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280               LA PLACE DU CONSULAT.

tement se rendre compte de cette situation en consultant
le plan des propriétés rurales des hôpitaux, sur les
 communes de la Guillotière et de Villeurbanne, dessiné
en 1839 par M. Laurent Dignoscyo. C'est au milieu de
ce terrain que l'on voyait le four à chaux de la Losne et
l'Ile de Robinson surnageant au sein d'un petit lac ali-
menté par les eaux du Rhône, et qui a fourni à Leymarie
le sujet d'une charmante description, dans le Lyon vu
deFourvière. Cette partie des Broteaux a singulièrement
changé ; mais il y a une douzaine d'années que certaines
 vieilles masures auraient encore permis de reconstituer
par la pensée l'ancien état de choses.
    La dénomination d'île du Consulat était donc un
 souvenir de possession par l'ancien Consulat de Lyon, et
 ce titre local existait bien avant la proclamation du
 consulat bonapartiste, du 22 frimaire an vm — 13
 décembre 1799. — Au reste, pour qu'il ne subsiste
aucun doute à cet égard et que l'on ne pense pas que
l'arrivée du premier consul à Lyon, le 21 nivôse an vin
 — 11 janvier 1800 — ait influé sur cette appellation,
je vais produire un titre antérieur qui tranche la ques-
tion : « Bail emphytéotique de Vile du Consulat, passé
par la commission des hôpitaux de Lyon à Louis Ber-
nasson, au prix annuel de 500 francs. Le bail commen-
cera le 11 novembre 1797, pour finir à pareil jour de l'an
 1827. Le citoyen Bernasson se propose d'établir un
atelier'de tuileries dans l'île susdite, sur une surface de
25 bicherées, et le reste de l'île en contient environ 32.
(Archiv. des hôpitaux) ». Je me souviens encore parfai-
tement d'avoir vu ces tuileries établies sur l'emplacement
ou dans le voisinage de la place du Consulat.
  L'ancien consulat de Lyon avait acheté des jésuites de
Saint-Joseph, en date du 10 juin 1735 les domaines de