Revue du Lyonnais » série 3 - n°14 ( 1872 ) » pp.236

 230                UNE VISITE A L'EXPOSITION.
    Je n'ajouterai aucun commentaire là-dessus, ne voulant pas'
 blesser la foi des croyants, et ne demandant pas mieux que de
 m'incliner devant quelque chose d'utile à l'humanité.
    Voici maintenant des métiers à tisser, des appareils et machi-
 nes pour fabriquer le chocolat et d'autres produits alimentaires,
 pour la ; savonnerie, la chimie, ou la distillation des parfums,
 Tout cela tourne et fonctionne devant vos yeux.
    On regarde avec plaisir un gran i rocher artistement fait par
 Monin, roeailieur de Paris. Une machine hydraulique, se trouve
 derrière, et, l'après-midi, on fait jouer les eaux pour que les
 visiteurs puissent jouir de la vue d'une belle cascade tombant
 gracieusement au milieu des fleurs semées dans les pétrifica-
 tions.
    Ici, on imprime, sans encre, des cartes de visite, et à la mi-
 nute, s'il vous plaît. Là, est une fabrique de toiles métalliques
 extrêmement brillantes et solides, de Mage, de Lyon.
    Comme l'émincnte charité des Lyonnais est bien connue, je
 n'étonnerai personne en disant qu'on a établi dans un pavillon
 une loterie en faveur des jeanes Aveugles de Mlle Fraction.
 Soyez bénie , Mademoiselle, car vous faîtes de réels miracles !
N'admire-t-on pas avec intérêt une jeune fille de dix-huit ans,
privée de la vue, et assise devant une machine à coudre , dont
èîle se sert à merveille, tout comme si elle avait ses yeuse !..
   Arrêtons-nous devant une vitrine d'ivoircric de Truche, tour-
neur à Lyon. J'y ai va un christ magnifique, délicatement tra-
 vaillé, estimé 400 ira?.es ; je lui ai trouvé la plus vive expres-
sion. Il y avait là d'autres objet;! artistiques d'une réelle beauté.
   Au milieu de cette salle, on a dressé une sorte d'apothéose à
un Américain, Ellias Howe, un véritable monument composé de
machines à coudre, avec son buste su sommet, sur lequel se
balancent des oriflammes aux trois eoalems. Ce serait très-bien,
sans doute, et noua y applaudirions volontiers si Thimonnier, le
premier inventeur, un Lyonnais , celui-là, n'était modestement
plus loin ! Ce brave homme n"a qu'un rang secondaire et pres-
que effacé , tandis que le triomphe est pour àon heureux suc-
cesseur ! Ah ! pauvre Thimonnier, votre buste a un air triste,