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donné lieu à des condamnations. Cependant, l'atelier était désorganisé
et, pour comble de malheur, la société qui l'avait fondé dut se dis-
soudre quelques mois plus tard, par suite de la mort de M. Beaunier,
qui avait chaudement épousé les intérêts de l'inventeur. Ce dernier
revint à Amplepuis en 1832.
    En 1834, il retourne à Paris et travaille à façon avec sa machine,
tout en cherchant à la perfectionner-
    En 1836, à bout de ressources, il est obligé de revenir dans son
pays à pied, sa machine sur le dos, vivant en route de ce qu'il gagne à
la faire fonctionner comme objet de curiosité.
     De retour à Amplepuis, il en construit et en vend quelques repro-
 ductions dans les localités environnantes. Mais le nom seul de couture
 mécanique était une cause de défaveur ; le système ne put encore pré-
 valoir.
    Le brevet de 1845 constate qu'on obtenait 200 points à la minute.
 M. A. Magnin, de Villefranehe, se charge alors de son exploitation, et
 Thimonnier, associé avec lui, fabrique dans cette ville des machines
 au pris de 50 fr. la pièce.
     Bientôt après, les deux associés prennent un brevet de perfection-
 nement pour l'appareil couso-brodeur, pouvant faire des cordons,
 coudre et broder toutes sortes de tissus, depuis la mousseline jusqu'au
 drap et au cuir, et donnant 300 points à la minute: une aiguille
 tournante permet de broder les ronds et les festons sans tourner
 l'étoffe. La maison prend ensuite, le 9 février 1848, une patente anglaise
 pour son appareil, construit dès lors en métal et avec précision.
     La révolution qui éclate peu de jours après met obstacle à l'exploi-
  tation des brevets. Thimonnier va passer quelques mois en Angleterre,
 où la patente est cédée à une compagnie de Manchester, et revient
  en 1849.
     Envoyée à l'Exposition universelle de Londres en 1851, sa machine,
  par une incroyable fatalité qui s'est plusieurs fois rencontrée dans
  d'autres circonstances, resta entre les mains du correspondant et
  n'arriva qu'après l'examen &a jury. Les premiers essais de perfection-
  nement que les Américains y avaient apportés, les machines à deux
  fils et à navette d'Elias Ilowe, avaient pris la place et le rang qui lui
  revenaient surtout par droit d'ancienneté d'origine. Dès 1832, Thimon-
  nier avait essayé ce dernier genre de mécanisme, et en 1856 il s'en
  occupait encore. Mais trente ans de travail, de lutte et de misère
  l'avaient épuisé.