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206 HISTOIRE DU CHATEAU DE VAREY. lansquenets, les soldats espagnols pires encore, ne présen- taient que ruines et débris. L'histoire raconte ces désastres et l'esprit se refuse à croire ces épouvantables récits. Au milieu de toutes ces calamités, Renée d'Ugny devint veuve, avec une petite fille en bas âge; c'était plus qu'il ne fallait pour terrasser une femme ordinaire. La peste rava- geait la Bresse et le Bugey; les pauvres mouraient de faim sur les routes; Biron, l'impitoyableBiron incendiait la Bresse et les Bombes et par haine contre Mayenne à qui une partie de la Dombes appartenait du chef de sa femme Henriette de Savoie, livrait a la férocité de ses soudarts hommes, femmes, enfants et vieillards ; le pays paraissait anéanti. Mais Renée était de la race des grandes héioïnes. Elle envisagea le danger sous tous ses aspects ; pesa les chances de la résistance, hélas! bien faibles; demanda conseil a son cœur sur la fuite ou la soumission, et comme ces vaillants guerriers de l'antiquité, se résolut à une lutte après laquelle ni elle ni les siens, ni son enfant ne devaient compter sur la merci. Le pays était donc ravagé, la famine régnait en souve- raine, les greniers étaient vides et les courages abattus. Renée réunit à prix d'or le peu de grains qu'elle put trouver dans la montagne, montra aux vassaux et aux serviteurs groupés autour d'elle la force et la hauteur des remparts et anima de son esprit tous ceux qui l'environnaient. Bientôt la tempête s'approcha et les plus sinistres nou- velles se répandirent. Pérouges et Meximieux n'eurent garde de résister, dit M. Jules Baux, mais Villars se défendit bravement. < Le maréchal de Biron, dit Meillet, seigneur de Montes- « suy, cité par M. Baux, témoigna sa cruauté à l'endroit de la ville de Villars en Bresse. Il avait une haine particulière pour M. de Mayenne, à qui elle appartenait. Il avait permis