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198           HISTOIRE DU CHATEAU DE VAREY.

Charles Vil, le roi très-chrétien, protecteur de l'Eglise, c he
et colonne de toute noblesse, en qui, toutes gens d'honneur,
désolées contre raison, trouvent et ont accoustumé de treuver
souverain remède. Charles VII écrivit au Duc, le Duc répon-
dit qu'il avait fait justice. Le roi vint en Forez à la tête de
ses troupes; le Duc, menacé, se rendit à Feurs, promit par
écrit de rétablir les gentilshommes dans les trois mois ; mais
il différa encore. Le roi envoya l'évêque d'Aleth, et le sei-
gneur de Châlus, son grand maître d'hôtel, pour rappeler
sa promesse au Duc qui eut encore des prétextes pour
ajourner ; le roi insista, le Duc alors députa l'évêque de
Sion, pour dire au roi qu'il iui donnait tout pouvoir d'y or-
donner comme il aviseroit, promettant d'y satisfaire. Char-
les VII appela les gentilshommes et leur dit, en présence de
 l'ambassadeur de Savoie, que S. À. voulait, de sa propre au-
 torité, casser l'arrêt qui les frappait, rétablir les bannis
 dans leurs titres, charges et dignités, faire reconstruire les
 châteaux rasés, et donner douze mille écus au seigneur
 de Varambon. Ce qui fut exécuté.
    « Si Brantôme eut consigné ce fait dans ses écrits, nous
 y trouverions plus d'un détail que Guichenon, écrivain cir-
 conspect, a dû omettre. Bannir les principaux seigneurs du
 duché pour une querelle qui, dans les mœurs du temps,
 dans la position et les habitudes de Compeys, devait se vi-
 der en champ clos ; refuser merci au Légat, au duc de
 Bougogne, an roi d'Aragon, au Pape lui-même, enfin, mar-
 chander avec le roi de France, c'était beaucoup en faveur
 de Compeys., Souple et cauteleux, Guichenon en dit trop
 ou trop peu. » Notice sur le village de Jujurieux, par
 Henry Durand, pp. 33, 37.
    Ici, nous nous permettrons de protester contre les ex-
 pressions sévères dont M. Durand flétrit la conduite de
 notre savant historien. Magistrat et indépendant, M. Durand