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182 LES BEAUX-ARTS A LYON. lyonnaise, nous avons vu que le paysage avait été cultivé par plusieurs artistes : Grobon, qui est remarquable par l'éclat du coloris, la magie du c^air-obscur, l'extrême d é - licatesse de la touche des personnages, soigneusement dessinés ; Bellay, qui peignait dans le genre de Wouver- mans. Les paysagistes de la seconde époque ont un tout autre genre ; ils ne visent qu'à une seule chose, à être vrais. Ils aiment la nature pour elle-même ; ils ne cher- chent qu'à l'imiter, et, par une reproduction aussi fidèle que possible, à transmettre aux spectateurs l'impression qu'ils ont ressentie devant elle. Aussi, ils n'ont pas de maître ; ils ne se rattachent à aucune école. Il ne faut pas leur demander de dessiner des personnages, cle donner une forme aux bestiaux (1) ; c'est l'accessoire, c'est'cequi les intéresse le moins. Ils vont, le sac sur le dos. errant à l'aventure, plantant leur tente là où un site les séduit, a un moment de la journée où la lumière du soleil multiplie les contrastes, et se hâtent de fixer sur la toile le spectacle qui les enchante. Et n'avons-nous pas tous admiré les chaînes de montagnes, les rivières profondément encais- sées, la végétation splendide qui, dans le Bugey, le Dau- phiné, le Lyonnais, tout ce pays privilégié entourant la ville de Lyon, créent à chaque pas des tableaux saisissants ! C'est là que Fonville (2) a cherché toutes ses inspira- tions et qu'il s'est passionné pour les vaporeux lointains et les jeux de lumière dans les vallées et sur les monta- un grand soin aa dessin et à la physionomie de leurs personnages ; le côté idéal de l'art chez les Hollandais semble avoir peu intéressé nos peintres lyonnais. (1) Il va sans dire que nous ne parlons pas des peintres qui se sont spécialement adonnés à peindre les animaux. (2) Le musée de Lyon a une vue de Lyon prise des'hauteurs fie Saint-Clair, bon tableau signé et daté de 1842 par Fonville.