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 166                      BIBLIOGRAPHIE.

avait été dotée par une foule de donateurs. Ces possessions, di-
visées en obédiences, s'étendaient, nous dit M. fîuigne, dans le
Lyonnais, le Forez, le Beaujolais, le Dauphiné, le Bugey, la
Bresse et la Dombes. Aussi l'Obituaire de l'église de Saint-Paul,
qui renferme la liste de tous ses bienfaiteurs pendant une période
de cinq siècles, olfre-t-il un intérêt plus général qu'on pourrait
le croire au premier abord. Du xi" au xm e siècle, nous y voyons
mentionnés les noms de la plupart des familles chevaleresques
du Lyonnais et des provinces voisines, à côté de ceux d'un grand
nombre de nos villages. Les renseignements, que l'on peut y pui-
ser, se rapportent donc à une époque où les documents histori-
ques sont d'autant plus précieux qu'ils sont moins abondants.
    Le manuscrit de l'Obituaire de Saint-Paul fait partie de la col-
 lection Coste, sous le n° 2033. Mais à peine était-il connu de
 nos érudits. M. Guigue ne s'est pas borné à une simple repro-
 duction du texte original. Il y a joint des notes d'un grand in-
 térêt sur tous les personnages historiques mentionnés dans ce
 nécrologe. Ces notes, qui étaient nécessaires pour compléter les
 énonciations parfois trop brèves de l'Obituaire, sont d'autant
 plus dignes d'attention qu'elles sont toutes empruntées à des
 chartes inédites de nos archives départementales, reproduites
 sous forme d'appendice, à la suite de l'ouvrage, dont elles dou-
blent réellement l'importance et la valeur.
   Tous ceux qui s'intéressent à la publication des sources origi-
nales de notre histoire, accueilleront donc avec faveur ce nou-
veau recueil de documents, qui a sa place marquée dans nos
bibliothèques, à côté du Cartulaire de Savigny et d'Ainay, et de
l'Obituaire de l'Eglise de Lyon, dont il forme le digne complé-
ment. C'est à l'aide de ces titres et de ces chartes, dont la plu-
part demeurent encore enfouies dans la poussière de nos dépôts
publics, que la lumière se fait chaque jour sur les événements
les plus obscurs naguère de nos annales. On ne saurait donc
trop encourager les travaux désintéressés, mais souvent mécon-
nus , de ceux qui s'efforcent de faciliter, par de semblables pu-
blications, la tâche des historiens de l'avenir.
                                              A. VACHEZ.