Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.                 161
      Ou Cecubo toujor n'a pô dit anatbêmo ?
      Viens donc ; mais in passant sonna (t) lo dieu d'amor,
      Ei sa môre, et le grèce, et jusqu'au point dou jor
      No chantarons, berons, fêtarons la folia,
      Qu'avoi te vient charma et imbelli la via.

   L'heure est venue de la sagesse; adieu Chloë, Néère,
Phydile, Glycère, Tyndaris, inconstantes filles de la va-
nité et du hasard ! Voici venir la bonne Cynare qui soigne
le poète devenu obèse, quelque peu chassieux, et de plus
goutteux. Primùm vivere, dein philosophari. Revenu de
toutes les séductions, las des plaisirs faciles et mensongers,
l'Epicurien rassis n'aspire plus qu'à abriter la dernière
phase de savie sous son modeste toit rustique' 6 rus, quan-
dà ego te aspiciam ? Dans sa ferveur nouvelle pour la vie
des champs, il lui semble qu'il n'a jamais désiré autre
chose :

   Hoc   ERAT IN    vous (Sat. II, 6.), modus agri non         ita
                      magnus. Hortus ubi...
      Ce que j'eïns snatô, un sopçon de campagne,
      Ni trop grand, ni petit, un vrai champ d'amateur ;
      Lo jardïa tôt ouprès, la font ous abaragne (2),
      Un chivau par allô à travers le montagne (3)
      Avoï un petit boïs par gotô la fraîcheur ;

      Los dieux m'ou ant bailli, et quoque peu'incore,
      Avoï modération o faut s'in rejoï ;
      Grôei gliou sia rindua, choque jor, à (ot ore l
      Qu'is accotan ma voix que par le los implore ;
      Je ne demando rin que lo tian d'in joï.

      Si j'ai su eritôde mepindre in la serra
      Dou vicio, que porsuit lo mortel orguillou ;
      Si je n'aï, prai d'invia, ous autros fa la guerra,

  (1) Sonna, appelle.
  (2) Abaragne, le, bord d'un arbre, d'un bois, d'un champ.
  (3) Ceci est de la fantaisie du traducteur.