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128 L'ÉGLISE DE LALOUVESC. élégante tourelle d'escaliers, desservant les tribunes, contournant le sanctuaire, se dresse dans l'angle formé par les bras de croix avec la nef principale. Tout est sage- ment conçu : l'intérieur répond à l'extérieur. La table de communion, disposée pour quatre-vingts à cent per- sonnes, forme une vaste circonférence autour du maître- autel ; et c'est à cette table mystique du Père de famille que viendront se consoler les grandes douleurs et se raf- fermir les courages défaillants. La coupole spliérique, qui s'élève au-dessus du maître- autel, laisse arriver dans le sanctuaire un jour pur et tranquille par les verrières de la lanterne qui la surmonte. Cette coupole et son lanternon, dont on admire à l'exté- rieur le galbe élégant et la coupe savante de l'appareil de granit, reposent sur quatre arcs-doubleaux, qui prennent leur essor sur quatre entablements disposés à la manière antique et soutenus chacun par une colonne de belles proportions. Cette colonne, qui se répète aux quatre angles du chœur, se trouve fièrement plantée en face de chaque porte des sacristies et devant l'arcature simulée dans le pan coupé des deux tourelles d'escaliers de la tribune. Cette disposition a pour but de voiler et de laisser au se- cond plan les entrées des sacristies, dont la brusque ou- verture sur le sanctuaire donnerait une note trop haute dans le concert d'harmonie qui règne dans cet intérieur. Quelle puissante et élégante décoration que celle qui couvre l'archivolte des grands arcs du sanctuaire et de ceux qui s'ouvrent sous les bras de croix et l'abside ! Quelle sève féconde dans ces harmonieux motifs, où la pureté de l'art antique s'allie si bien au sentiment élevé de l'art chrétien ! L'ornementation de ces arcs est d'un effet puissant et magique ; on cherche instinctivement les réminiscences auxquelles on puisse rapporter cette éton-