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408 SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE. Paris, a pu constater que la mortalité du nourrisson était en moyenne de 51 sur 100. Tandis que la mortalité des enfans nourris par leur mère n'était que de 10 à 16 sur 100. Ces chiffres, inscrits sur l'échelle graduée de la vie, montrent d'une manière évidente que c'est l'esprit qui vi- vifie (1). L'amour de la mère a, en effet, abstraction faite des soins qui en dépendent, une vertu conservatrice ; tandis que les mauvaises passions de la nourrice, après avoir troublé le sang, infecté le lait, deviennent cause de souf- france, de maladie et quelquefois de mort, . M. le D r Brochard, en exposant la puissance de l'amour maternel et la Société protectrice de VEnfance, en annon- çant que désormais des encouragements seraient donnés aux mères de famille ayant nourri plusieurs enfants et n'ayant jamais pris de nourrisson, prouve, que la question a fait un pas. On peut en mesurer l'étendue en comparant les idées préconçues des fondateurs avec les opinions mûries par l'expérience des successeurs, différence qui confirme la supériorité de la tradition sur la raison et démontre la puissance des lois à e la nature, dont le langage trouve toujours des intelligences qui l'entendent et des hommes consciencieux qui les respectent. II La grande mortalité des mères et des enfants provenant de la substitution du nourrissage mercenaire au noumssa- gematernel, surtout lorsque ce changement s'opère loin du toit paternel, n'est pas la seule conséquence de l'infraction de la loi. Il est des faits plus sinistres encore, je veux parler de l'abaissement du sens moral et quelquefois même de son absence complète. fi) Spiritus est qui vivificat. St-Augustin.