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SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE. 103
ries zoologiques dans les collections d'histoire naturelle,
à placer l'homme à la tête des vertébrés, genre mammifère,
de la famille des bimanes, comme le veut M. Littré, le
mal eût été de peu d'importance. Mais des médecins pri-
rent la chose au sérieux, et ne voyant dans l'homme qu'un
animal, ils le soumirent à des épreuves qui ne pouvaient
que lui être nuisibles.
L'acceptation des doctrines germaniques ne devait pas
se borner à falsifier la science médicale ; des littérateurs,
ayant trouvé dans l'hypothèse de Gall une mine féconde
à exploiter, s'unirent aux organiciens, inventèrent de nou-
velles méthodes d'où la raison devait être exclue, et contri-
buèrent ainsi à compromettre toutes les branches de l'éco-
nomie sociale.
Que penserait-on d'un archéologue qui , après avoir
comparé les principaux monuments de Rome païenne avec
ceux de la Rome chrétienne, conclurait à l'identité de l'es-
prit des deux époques, en s'appuyant sur l'identité des
matériaux dont sont construits ces édifices de civilisation
si différente, en se fondant sur la ressemblance des moel-
lons du Colysée avec ceux du Vatican? N'est-il pas vrai
que c'est le plan, la disposition, la forme, l'aspect général
des monuments qui caractérisent leur destination et permet-
tent de différencier les amphithéâtres, les temples, les tom-
beaux, les palais et les églises ?
C'est cette configuration qui explique à première vue le
but auquel ces monuments sont destinés.
11 en est de même de l'homme, comparé à l'animal, les
organes principaux ont certains rapports de ressemblance,
mais la conformation extérieure et surtout l'aspect général
ne laissent aucun doute sur la différence du caractère.
Sans nous appesantir davantage sur la raison qu'on peut
faire valoir pour réfuter l'homogénéité de l'homme et de
l'animal, nous ferons seulement remarquer, pour élucider
la question qui nous occupe dans ce moment, que la diffé-
rence seule des régions où sont fixés les appareils organi™
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