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              SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE.                  103

   Et d'abord, la méthode expérimentale préconisée main-
tenant dans l'enseignement médical, en faisant abstraction
des forces animatrices, du principe psycho-vital a donné
aux faits des aspects nouveaux, favorisé de nouvelles
interprétations, créé des mots, changé la valeur des an-
ciens, et modifié profondément les croyances.
   L'Allemagne a puissamment contribué à cette funeste
révolution, par la prééminence qu'elle a donnée à la ma-
tière sur l'esprit.
   L'inauguration en France du système de Gall en est une
première preuve.
   D'après l'anatomiste allemand, « l'homme est de même
« nature que les animaux, les fonctions sont ennoblies,
« mais ce serait faire violence à la raison que           de la
« subordonner à des lois essentiellement différentes de
« celles auxquelles les facultés primitives et communes
« aux animaux et à l'homme sont assujetties. »
   Le docteur Imbert, qui avait donné son adhésion au sys-
tème de Gall et ne voyait dans le nouveau-né qu'un orga-
nisme doué de propriétés vitales, croyait qu'il suffisait de
satisfaire les appétits instinctifs de l'enfant, pour le déve-
lopper, et qu'en alimentant convenablement le ventre, on
devait donner d'heureuses proportions au cerveau.
   Ce médecin considérait la noble passion qui anime spon-
tanément la mère au moment où elle entend le premier
cri de l'enfant, passion dont le caractère est si parfaitement
approprié aux besoins du nourrisson, comme une névrose,
une exaltation de la sensibilité nerveuse, nuisible à la mère
et à l'enfant.
   « Commençons , disait-il, par poser en principe que
« l'éducation et l'allaitement maternel sont dangereux, en
« général, et qu'il convient d'y renoncer (1). »
   Il dit ailleurs : « Dans l'état actuel de notre population

   (1) Des crèches et de l'allaitement 'maternel, lettre au docteur Bar-
rier, par le docteur Imbert, 1847, p. 22.