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CHRONIQUE LOCALE. 87 les orages des jours précédents c'est à peine si on comptait sur le soleil qui seul pouvait permettre ou interdire la fête. Pour cette fois, il s'est montré bon prince et il a brillé tout le jour. Les étrangers affluaient et les Lyonnais eux-mêmes s'empressaient au- tour des vastes entrées ; mille équipages donnaient à notre vaste quai de l'Est un faux air des Champs-Elysées; la foule élégante qui manque trop souvent à Lyon, la population du travail et de l'industrie nombreuse, em- pressée, mais calme et cordiale, rappelaient aussi les dimanches parisiens avec un encadrement de collines, de fleuve et de lac comme Paris peut à bon droit nous l'envier, La politique faisait défaut, on sentait que c'était la fête de tous. M. Victor Lefranc, ministre de l'intérieur, était arrivé la veille. A 11 heures, il s'est rendu à l'Exposition, accompagné des autorités. L'Adminis- tration du palais l'a reçu et l'a conduit à la salle des Conférences où une nombreuse société l'attendait. La salle était richement décorée; le cortège a pris place sur l'estrade : M. le ministre au centre, à sa droite M. le préfet,à sa gauche MFr l'archevê- que; puis à droite et à gauche : le général Bourbaki, M. Barodct, maire, le président de la chambre de Commerce; M. llicord , au nom des ambu- lances parisiennes, M. de Saint-Victor, député du Rhône, le recteur de l'Académie, des généraux, des magistrats, le conseil municipal, des délé- gués de diverses sociétés savantes, les notabilités de la ville et du déparle- ment et les administrateurs de l'Exposition. L'artillerie annonce la cérémonie, un orchestre de six cents musiciens, dirigés par M. Mangin,joue la Marche aux flambeaux, de Meyerbecr. M. le maire tend une main amie à monseigneur l'archevêque de Lyon ; ce geste est un des grands événements de la journée et il fait couler des torrents d'encre dans les journaux de toutes les couleurs. Alors d'une voix claire, éloquente et émue, M. le ministre ht l'éloge de la concorde et de la paix; il glorifia le travail, loua Lyon d'avoir poursuivi sa tâche et de n'avoir pas désespéré de la patrie; il admire les merveilles de l'Exposition. Ici, nous sommes en plein courant politique. Chaque fois qu'il est question de Dieu, d'ordre et de respect à la loi, un tonnerre d'applaudissements se fait entendre; ce que le Petit lyonnais tra- duit par : Les belles daines frappaient de leurs éventails dans leurs petites mains afin de faire un peu de bruit. M. Barodet, maire de Lyon, esquisse un programme de politique avancée où les concessions à l'ordre ne manquent pas ; le vicomte de la LoyèFe, vice-président des agriculteurs de France, déclare que c'est dans les cam-