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^0 APPROCHE, SI TU ES HARDI ! VIII GUÉRISON. Clément était déjà bien guéri quand le père Debenoît le vieux raconteur, passa d'aventure chez Mivière et vint près du feu lui crier tout à coup : — Petit , on dit que la fayolle a été vue sous le poirier, — Bien, bien, répondit-il, et son œil s'alluma d'une manière qui fit peur à la Ninette ; elle gronda bien fort le père Débenoît, malgré ses grimaces et son air étonné, mais elle se douta que le malade avait encore au coin de sa pensée une souvenance secrète. — Notre valet, dit tout à coup Mivière, m'est avis que je ne pourrai plus vous garder à notre service, l'année n'est guère bonne ; le travail n'a pas été bien vite ; les gages sont chers. Oh ! je ne vous reproche pas votre temps de maladie. Tout le monde fut bien surpris et ne s'attendait guère à cette algarade. Débenoît s'en frottait les oreilles, Ninette était prête à pleurer. Quant à Clément : — Je sais que vous êtes juste, notre patron, et que je vous ai causé peine et ennui, mêmement à cette demoi- selle votre fille, que voilà , et il m'en coûtera beaucoup de quitter cette maison où j'ai passé ma jeunesse et ce bon monde qui m'a bien soigné ; mais il en sera suivant votre volonté, si tant seulement 3e conserve votre amitié et celle de la Ninette. — Oui, oui, je sais que, malgré ta tête folle, tu peux être un brave garçon et adroit ouvrier, mais je crois qu'a- près ta fièvre, si on venait te dire bien bas à l'oreille : Clément, quitte tes outils, ton tablier de peau, tes vilains habits, tu es riche ; c'est la fée qui t'appelle, tu vas l'épou- ser, tu mépriserais notre maison, notre grange, tu ne regar-