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36 LA FAMILLE VARENNE DE FENILLE. dins que j'ai créés dans un lieu où tu n'as vu, dans ta première jeunesse, que des marais infects. Mes ouvrages sur l'agriculture ont été présentés aux trois assemblées nationales successives, sur l'invitation même des autorités constituées de mon département. Ainsi, loin d'avoir nui en aucun temps à ma patrie, je l'ai servie avec zèle, sui- vant le mérite de mes faibles talents, et j'ai eu quelque- fois le bonheur de réussir. « Citoyen représentant, je te prie d'ordonner la fin des maux qu'une injuste détention me fait souffrir, et je béni- rai le ciel, qui ne t'aura ramené dans ta patrie que pour en être le sauveur. « Signé : VARENNE FENILLE (1). » Quelques jours après, l'infortuné prisonnier écrivait à son fils : « Arme-toi de courage, mon enfant ! je vais partir pour Lyon ; je m'y attendais comme à tomber des nues. On m'y conduit comme un criminel, mais je suis enve- loppé de mon innocence parfaite. Je ne sais comment tu pourras apprendre de mes nouvelles ; fais en sorte de me donner des tiennes. Je t'embrasse, mon fils, de tout mon cœur. « Ambournay, 24 pluviôse (2). » Deux jours après ce suprême adieu, il montait, à Lyon, sur l'écbafaud révolutionnaire (3). Varenne de Fenille, nous l'avons dit, a beaucoup écrit. Ses principaux ouvrages sont : 1 ° Observations, expérien- (1) Cette lettre, dont l'original appartient à la famille Varenne de Fenille, nous a été communiquée par M. Nadault de Buffon. (2) Archives de la famille Varenne de Fenille. (3) Il mourut en effet à Lyon, !e 26 pluviôse an II (février 1794).