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LA FAMILLE VARENNE DE FENILLE. 31 V. Claude Varenne, écuyer, seigneur de Béost, né le 10 décembre 1722, à Dijon, fut nommé, en 1752, secré- taire en survivance des Etats de Bourgogne, et fonda, en 1760, à l'Argentière, le premier jardin botanique qu'il y ait eu à Dijon (1). Il prit une part active à la lutte engagée par le Parlement contre son père, et le jour où ce dernier comparut devant la Cour des aides pour faire enregistrer ses lettres de grâce, il voulut l'accompagner pour partager avec lui la honte d'une pareille cérémonie. Comme son père, Varenne de Béost dut donner sa démission de secré- taire en survivance des Etats ; il devint receveur général en survivance des finances de la province de Bretagne. Dissipateur, prodigue et joueur effréné, il ne tarda pas à s'aliéner l'estime de sa famille et l'affection de son père et à se lancer dans des dépenses folles (2). Poursuivi par ses créanciers, il ne craignit pas d'initier le public à des démê- lés de famille qui auraient dû rester secrets ; il poursuivit son père devant les tribunaux pour se faire rendre compte du bien de sa mère et l'accusa ouvertement de lui avoir préféré son frère Varenne de Fenille. N'insistons pas sur ces tristes discussions, qui amenèrent sa révocation de receveur général en survivance des finances de Bretagne le 23 juillet 1776 (3). Varenne de Béost, mort à Paris sans alliance, en 1788, était correspondant de l'Académie des sciences ; il possé- dait une belle bibliothèque, riche surtout en ouvrages sur (1) G. Courtépée, toc. cit. liv. IV, p . 674. (2) Au 14 juin 1771, il était redevable à son père, qui venait de payer une partie de ce qu'il devait, de 39,954 francs ; au mois d'octobre suivant, ses dettes s'élevaient à 125,643 francs ; au 15 mai 1772, elles atteignaient le chiffre de 442,313, et il n'avait que 254,000 francs de fortune. (3) Les lettres de révocation furent renregistrées à Nantes, le 5 décem- bre (776.