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27                  LA FAMILLE VARENNE DE FENILLE.

    Depuis longtemps déjà, le Parlement et les Etats étaient
divisés d'opinion sur des questions d'impôts et de finance.
En 1762, une nouvelle mesure fiscale fut établie par édit
royal, Le Parlement n'avait pas encore enregistré cet
édit, dont il discutait l'opportunité, lorsqu'il apprit que
Varenne avait, au nom des élus, affermé le nouvel impôt.
Les édits n'ayant force de loi qu'après l'enregistrement,
c'était contester aux cours souveraines leur plus impor-
tant privilège. Le Parlement s'émut et menaça de sus-
pendre le cours de la justice ; ses remontrances furent
portées à Versailles, et le marquis Damas d'Anlezy, por-
teur des ordres de la cour, vint au palais procéder à un
enregistrement militaire. En même temps, Varenne faisait
paraître un Mémoire pour les élus généraux des Etats du
duché de Bourgogne, seconde édition d'une brochure pro-
duite devant le Conseil des finances pour soutenir les pré-
tentions des élus, augmenté d'une préface et de pièces
justificatives (1).
    L'exaspération du Parlement fut extrême ; un de ses
plus jeunes membres, M. de Bévy, crut devoir prendre la
défense de sa compagnie et publier sous le voile de l'ano-
nyme , contre les Etats et Varenne, un libelle d'une vio-
lence telle que le procureur général dut en requérir la
 lacération. La suppression seule fut prononcée ; quant à
 l'information dirigée contre l'auteur anonyme, elle fut
 conduite avec une telle mollesse qu'il intervint bientôt un

en faveur d'un sujet plus agréable à la province, dont les services puissent
lui être plus utiles, ny même plus nécessaires, ny qui mérite mieux, par
ses talents et par sa capacité, cette grâce et cette marque de satisfaetiou
que le sieur Varenne.
     .Signés f Claude, évesque de Dijon ; le comte de Sauk ;—Champion. »
     B, 67, f. 46.
     (1) C.H TS&àanhieButïon. Correspondance inédite de Buffon, t . I , p. 347.