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12 LES FOUILLES BU MONT BEUVRAY.
vray que sa conviction s'est formée peu à peu. Il y a de
longues années déjà que M. Bulliot s'est livré à l'étude
de l'histoire de la montagne sacrée des Eduens. En 1851
notamment, il communiquait au Congrès archéologique
de France, réuni à Nevers, un mémoire plein d'intérêt
sur le Mont Beuvray. Mais, à cette époque, cet oppidum
n'était point encore à ses yeux l'ancienne Bibracte. Vai-
nement nous signalait-il des chartes latines du XIII e et
dix XIVe siècle,qui donnent au mont Beuvray le nom pres-
que textuel de Bibracte (Biffractus) .Vainement aussi nous
montrait-il la tradition populaire, cette histoire vivante
des siècles qui n'ont pas d'annales écrites, désignant
toujours cette montagne comme l'emplacement de l'an-
cienne capitale des Eduens, les scrupules de l'érudit l'ar-
rêtaient toujours dans cette identification.
Mais ce que n'avaient pu faire les chartes du moyen
âge, ni les traditions locales, rapportées par le père Fo-
déré dans son Histoire de Vordre de Saint-François (1),
les découvertes, mises au jour par des fouilles conscien-
cieuses, l'ont obtenu. M. Bulliot s'est consacré à cette
œuvre avec un zèle que rien n'a refroidi. Il a installé un
abri sur le sommet du mont Beuvray et, pendant plu-
sieurs années, il a dirigé lui-même les travaux qui devaient
nous fournir tant de révélations nouvelles sur l'état de
(1) « Le vulgaire, dit cet auteur, qui écrivait en 1619, tient, par
je ne sais quelle tradition, que Bibracte estoit sur la montagne de
Beuvray. Encore y a-t-il de nos pères qui sont de cette opinion, et de
mon jeune âge, je Fay ainsi ouy dire à nos anciens religieux; et je crois
qu'ils prennent leur fondement sur ce que, devant les premiers trow-
bles de 4562, nous avions un couvent en cette montagne, nommé en
latin Bibracte, et c'est encore ainsi escrit dans le livre de la Province,
mais ce n'est qu'une simple opinion favorisée seulement par le vul-
gaire. »