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476           BIOGRAPHIE DE M. PAUL SAUZET.

 partenait de cœur à l'opposition, et savait concilier ses
 sentiments catholiques avec le culte des grands souve-
nirs de l'Empire et les idées libérales du temps.
   La révolution de 1830 éclata : M. Sauzet, qui n'avait
 pas conspiré, accueillit avec empressement le gouver-
nement nouveau. Bientôt le Conseil de discipline du bar-
reau de Lyon l'associa à la rédaction d'une adresse pour
remercier Louis-Philippe d'avoir rendu aux avocats l'é-
lection du Conseil de leur ordre.
   C'est à cette époque que M. de Gfeantelauze, ancien
garde des sceaux de Charles X, choisit M. Sauzet, alors
âgé de trente ans, pour défendre sa cause devant la Cour
des Pairs. La plaidoirie de M. Sauzet fut un événement.
Il s'attacha à démontrer que la responsabilité des minis-
tres n'ayant été introduite dans la Charte que pour sau-
vegarder l'inviolabilité du roi, cette responsabilité ces-
sait le jour où la monarchie était frappée. « M. Sauzet,
défenseur de M. de Chantelauze, dit M. Guizot, frappa la
Cour et le public par une éloquence élevée, abondante,
pleine d'idées, d'émotions et d'images, et qui révélait
dans l'orateur beaucoup d'intelligence et d'équité poli-
tique. « « L'effet produit fut immense, dit de son côté
M. Louis Blanc, les Pairs quittaient leurs places et se
précipitaient au devant de l'orateur pour le féliciter. »
   Ce discours fixa la renommée de M. Sauzet. De grands
efforts furent tentés pour le retenir à Paris, mais il pré-
féra, pendant quelques années, la vie du barreau à la
vie publique. Fidèle à cette pensée que l'avocat doit
toujours être le défenseur impartial de toutes les causes
vaincues, sans acception de parti, il se chargea, en 1833,
de la défense du général de Saint-Priest, impliqué dans