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134 LITURGIE. nommé Aristote, etc., etc., e'colâtres qui, loin d'appartenir a là musique purement religieuse, doivent être considérés comme les pères de la musique profane et dramatique. Quelques-uns se sont étonnés que l'Eglise n'eût point d'art musical, tandis qu'elle a su si bien inspirer l'architecture et la peinture. La raison en est fort simple : si, au lieu de dire que la musique dans l'Eglise n'était qu'un moyen mnémo- nique, saint Grégoire avait dit avec Ambroise et Augustin que c'était l'art religieux puissant entre tous , la musique d'église vivrait grande et honorée parmi toutes les musiques, tandis que, étouffée sous la brutale théorie du réformateur, elle est morte pour ne revivre jamais. Les livres nouveaux, dits grégoriens, faits ainsi que je viens de le dire, n'ont ni valeur artistique ni valeur histo- rique au-delà du douzième siècle. Je ne dirai pas la même chose des livres gallicans ; sans doute ils n'ont pas échappé à l'erreur de Gui d'Arezzo ; mais si quelque vrai lambeau du chant primitif doit être retrouvé, c'est dans eux qu'il faut l'aller chercher. S'il y a une tradition musicale, si cette tra- dition est quelque part, elle est dans les livres lyonnais. On m'objectera les livres du siècle dernier; mais il y en avait avant, et nous remonterions ainsi, non-seulement jusqu'au moine de Pompose, mais jusqu'aux véritables mélopées am- brosiennes, cette musique dont saint Augustin parle avec un si merveilleux enthousiasme, cette musique qui descendait directement de celle établie a Ephèse et à Colosses par saint Paul. La supériorité du chant gallican sur le nouveau grégorien est de tous points incontestable ; les chrétiens de Lyon, comme amis du vrai et du beau, doivent donc plus que jamais se rallier autour de la croix élevée sur la colline de Four- vière par Pothin et Irénée. Je ne parlerai pas de l'imprudence qu'il y a de nos jours à vouloir changer brutalement des