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NÉCROLOGIE. 463 Ce fut lui qui, dès 1844, et le-premier, signala l'opportu- nité d'un tracé de chemin de fer dans les belles plaines de la Valloire, tracé qu'il soutint constamment, depuis, soit par plusieurs écrits publiés et distribués à ses frais, soit par de nombreux voyages et d'incessantes démarches-. Aussi, malgré les fortunes diverses de ce projet, adopté en 1845, abandonné en 1848, M. Tital Berthin n'a cessé de le maintenir devant l'opinion publique et devant les adminis- trations, pendant dix ans, jusqu'à ce que le triomphe défi- nitif et l'exécution en aient été assurés en 1854. Quand, donc, des esprits de cette valeur se mettent à la tête d'une contrée pour la servir, pendant trente ans, avec un zèle aussi infatigable, avec un cœur aussi dévoué, ils sont sûrs de vivre dans ses souvenirs reconnaissants. M. Vital Berthin était encore un esprit cultivé, consa- crant une partie de son temps à la littérature et aux sciences. De nombreuses études sur l'histoire et sur les-antiquités locales, publiées dans les journaux de Grenoble et de Vienne, lui valurent de faire partie de l'Académie Delphi- nale, de la Société de statistique du département de la Drôme et de la Société française d'archéologie pour la conservation des monuments. Un des fondateurs et un des plus assidus collaborateurs de la Revue de Vienne, on doit se rappeler quel attrait il avait su donner à ses chroniques dauphinoises, dans les- quelles le style imagé et pittoresque, de la légende faisait ressortir l'intérêt du fond, sérieusement historique.' Franc, loyal, doué d'un bon cœur, d'un esprit vif, péné- trant, d'une .âme ardente, dévouée, Vital Berthin était une de ces natures d'élite dont le souvenir survit longtemps à la tombe et reste gravé dans la mémoire des populations, justes appréciatrices du vrai mérite, du dévouement et des services rendus. Comme écrivain passionné pour l'étude, comme histo- rien, bibliophile et archéologue, Berthin avait au loin un