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                        DANS LES ALPES.                    349

reur Napoléon et le Saint-Père, appendues à toutes les vi-
trines.
    Malgré la grande fête du jour, le Sénat tient une séance
extraordinaire ; nous y sommes introduits dans une tribune.
La discussion est très-vive, les clameurs bruyantes, les
gestes, d'une exubérance inouïe. Le sans-façon du costume
passe les bornes ; messieurs les Sénateurs ont une tenue
plus que débraillée. Les paletots de coutil, les souliers jau-
nes, les chapeaux de paille à rubans bleus sont en majorité.
Il est vrai qu'il fait si chaud !
    Dans la ville, le nom du Comte de Cavour, mort depuis un
an, est dans toutes les bouches, on ne parle que de lui. L'en- *
thousiasme italien se traduit à loisir par une foule de statues
qui s'érigent partout. Nous avons particulièrement remarqué
celles de la personnification de l'armée italienne, de l'illustre
Gioberti, et du grand patriote et général Pépé.
    A10 heures du soir, nous partons pour Suze, et a minuit
nous gravissons le versant italien du Mont-Cenis au trot vi-
goureux de douze grandes mules, et par un temps superbe
quoique un peu frais.
                   10 m c journée. — (16 août).

   Le soleil levant nous surprend sur le plateau du mont, près
de l'hospice et du lac. Nous descendons avec une rapidité
prodigieuse les lacets sinueux du versant savoisien, et à six
heures du matin nous atteignons Lans-Ie-Bourg. Nous voici
donc dans cette pittoresque mais triste vallée de la Maurienne -
où il n'y a place que pour la route et le torrent de YArc. Aspect
saisissant du fort de YEsseillon qui garde la vallée. Près ^Ie
Modane, nous apercevons le point où s'exécutent les travaux
de la percée du Mont-Cenis; le nom est inexact ; ce n'est pas
le Mont-Cenis qu'on perce, il est à 27 kilomètres de la, plus
a l'ouest. C'est au dessous du col de Fréjus, près du massif