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                   HISTOIRE DU CHATEAU DE VAREY.                       423

méridionale. Attaquer l'armée des Francs, la rejeter de l'autre
côté du Rhin et mettre un roi Wisigoth sur le trône de Paris
était dans les vœux de tous, mais les peuples brillants et
beaux diseurs de la Septimanie et de la Provence compre-
naient toute l'impossibilité de vaincre seuls les rudes guer-
riers du Nord. Les chefs, renouvelant le crime des Eduens,
s'unissent avec les émirs de la nation arabe et les invitent à
venger l'affront de Poitiers (1). Les enfants du Prophète,

    (1) « ... Peu de temps après, les cnfans d'Eudon, duc d'Aquitaine,
 Hunnol et Vaïfare, voulans reconquester ce que les François avoyent osté
 par droit de guerre à leurs ancestres les roys des Visigoths, et fresche-
 ment à leur père Eudon, rcnouvellèrent la guerre et se monstrèrent en
 armes en Languedoc, sollicitans les peuples des Visigoths à tenir leur
party, lesquels estans plus vaincus que domptés des François estoient
joyeux de revoir la postérité de leurs roys en armes, et entreprenans la
guerre d'un grand cœur, appelèrent en leur ayde les Sarrazins encorcs
ennemis des François pour raison de. la perte qu'ils avoient receue devant
Tours. Ainsi tous ensemble viennent passer le Rhosne, pillant, bruslant et
exilant tout ee qui estoit de l'appartenance des Roys de France, ne par-
donnant ny à femmes, ny à viles gens, ny à petis enfans          Savoye et
Dauphiné principalement receurent le plus de dommage             Toutesfoys
ils n'entrèrent point dedans la ville de Vienne, pour ce voyage, mais
allant plus avant, mirent la cité de Lyon en leur puissance et tirant
outre, prindrent quasi toute la Bourgongne, Mascon, Chalon, Dijon, Au-
cerre. Estans venus jusques à Sens, l'évêque de la cité sortit sur eux avec
une grosse trouppe de gens de guerre et donna dedans de telle furie, qu'il
en défit la plus grande part, qui estoyent les Visigoths. » — Annales de
Bourgongne, par Guillaume Paradin, p. 89. Lyon, Gryphe, 1566.
   « Ce prince, d'après Rubys, entra dans Lyon et infligea des châtiments
sévères à ceux qui avaient conspiré avec le comte de Roussillon. Malheu-
reusement le prince franc fut obligé d'aller combattre les Saxons et les
Frisons; instruits de son eloignement, les Provençaux, les Visigoths du
Languedoc et les Sarrasins d'Espagne, réunis, remontèrent le Rhône et
assiégèrent Lyon, qu'ils traitèrent avec une grande barbarie. — Monfalcon,
Hist. de Lyon, t. I, p . 282.
  « ... Le séjour que Charles Martel fit en Bourgogne ne lui concilia