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156              VOYAGE EN CHEMIN DE FER

pense pas que le gouvernement ait oublié l'histoire acci-
dentée du pays des Voraces, et qu'il veuille se priver d'un
moyen de répression contre certaines éventualités. Si la
circulation exige que l'on ouvre de nouvelles portes,
chacun approuvera l'accomplissement d'un désir raison-
nable, et nous échapperons aux affreuses constructions,
dont la hauteur et la banalité sont un sujet de chagrin
pour tous les yeux d'artistes.
   La Croix-Rousse dépendait autrefois de Cuire. Ce
faubourg prit son nom d'une croix en pierre de Cou-
zon, qui y fut élevée en 1560, à la suite d'une mission.
Elle fut brisée en 1792, et rétablie depuis, non plus en
pierre rousse, mais grise, appartenant au calcaire co-
quillier de notre Mont-d'Qr. Sur le plan de Maupin de
1625, elle est placée au môme lieu qu'aujourd'hui.
   Jadis, les diverses parties du quartier étaient dési-
gnées par des croix de couleurs différentes : ainsi, outre
celle qui a donné le nom à la localité, on rencontrait en-
core la Croix-Noire, sur le chemin de Caluire, au croi-
sement d'une rue qui va rejoindre la route de Cuire.
Cette croix, enlevée par la voie ferrée de Sathonay, a
été transplantée au-dessus d'un mur voisin. Le chemin
de Cuire possède sa Croix-Blanche , à l'embranche-
ment d'un sentier fort escarpé, qui conduit au cimetière,
et descend près de l'Ile-Barbe. Je présume que cette
croix, restaurée en 1847, a succédé a celle désignée sur
le plan du P. Ménestrier par le nom de Croix de l'Ile.
Enfin, le carrefour auquel aboutit la rue d'Enfer es*
signalé par une Croix de bois. Cette dernière, dans cette
position et fabriquée de matière combustible, semble
défier les flammes de l'Enfer. Ce rapprochement me