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MO LES CHIENS SÉGUSUVES, Arrien, l'émule de Buffon en descriptive : Canes segusii specie turpi ac brutâ, ad invesligandum apli, hirsiili et aspectu tur- pes. — « D'espèce dégoûtante et brute, propres à la quête, hérissés et hideux à voir. » A ces traits peu flattés il serait injuste de reconnaître le basset. Pierre de Crescentiis y voit le chien brac : Canes segusii vel brachi vocantur. Le Verrier de la Conterie, dans son Ecole de la Chasse, prétend que parle mot brachus il faut entendre un fort chien métis pro- venant de l'épagneul, que les Italiens appellent indifférem- ment can di Spagna ou bracco. Le comte Nuerrard est d'ac- cord avec Windelin que le chien ségusiave était un limier; mais les anciens parlent de segusii porcarii et de segusii le- porarii : les premiers chassaient le lièvre, le lapin et le re- nard. Le naturaliste d'Aubenton les déclare tous issus de l'é- pagneul et du basset. Cette espèce métisse n'est pas perdue, elle s'observe encore sous le nom de chiens burgos. Il y en a de grands et de petits ; leurs jambes sont moins longues que celles du brac et beaucoup moins courtes que celles du basset; ils ont l'aspect hideux et les aptitudes spéciales men- tionnées par Arrien. Le Verrier de la Conterie se montre d'autant plus porté a supposer les vieux chiens ségusiaves semblables a ceux-ci, que l'Artois fournissant en grand nom- bre les bassets aux Eduens, ces animaux pouvaient aisément se croiser avec les chiens épagneuls, que les Aquitains ont naturalisés en Auvergne, sur les confins de la Ségusiavië. M. Auguste Bernard dît nettement que les segusii canes ti- raient leur origine du pays de Suze (Segusiavi) et non du Lyonnais où l'on ne connaît pas de chiens particuliers. C'est aussi l'opinon du célèbre Adrien de Valois. On lit dans sa Noiitia Galliarum: Et Mi, gens Galliœ, qui segu- siis canibus nomen dederunt mihi videntur Segusiani alpini Ptolomœi, Segusionis et Brigantionis incolœ, poliùs quam Segusiani quorum urbes sunt Lugdunum, Forum et Rho-