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 94                       LETTRE DE VITET.

  déclaré,'en présence de plusieurs officiers municipaux, que les
  soldats rcfusoient d'obéir pour se mettre en marche, et que, des
  ce moment, ils se rcgardoient comme suspendus de leurs fonc-
  tions. La municipalité les a engagés à porter, par écrit, leur décla-
  ration au commandant général de la troupe de ligne et au
  département, afin qu'ils prissent les mesures convenables pour
  faire rentrer le régiment dans la plus parfaite subordination.
     « Hier, après midi, à 5 heures et demie, les grenadiers qui
  n'étoient point de garde et rassemblés sur la place des Terreaux,
  insultèrent et frappèrent plusieurs citoyens patriotes. A l'instant
 même, Je maire requiert qu'il soit formé des piquets nombreux
 dans chaque section. La nuit est tranquille, la matinée du 18 mai
 est un peu troublée, quoique les soldats de La Mark se comportent
 de manière à ne causer aucun désordre parmi les habitants. Ce
 trouble a été sur le point d'être accompagné d'une funeste ex-
 plosion. M. Jessé, dont la conduite est aussi incompréhensible
 que condamnable, ordonne, de son propre mouvement, sans être
 requis ni par la municipalité ni par le commandant général, au
 capitaine des grenadiers de Bellecour, où il demeure, de s'em-
 parer du poste de l'Arsenal, sous prétexte de le fortifier. Il or-
 donne, de plus, à tous les chefs de bataillon de faire tenir tous
les grenadiers des 4 légions prêts à marcher au premier signal.
Les citoyens, justement alarmés, demandent vengeance ; les offi-
ciers municipaux les calment, et l'ordre est rétabli, au moins
jusqu'à une heure, et au moment où se termine cette lettre.
    Agréez les assurances de nos sentiments respectueux.
                                   Le Corps municipal :

                                           « VITET, maire:

« J.-F.   CHALON, CHAPUY, Claude CARRON, HENRY,      F.   CORRÉARD.   »
  Lyon, le 18 mai 1792.