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LA CROIX DU PONT D'AIN _ 467
droit de voir se dresser à Pont-d'Ain un monument destiné
a relater un fait survenu à Saint-Vulbas, qu'il s'informe au
près d'un cicérone, aussi aimable que celui que nous-même
avons rencontré, sa surprise s'augmentera encore à l'audi-
tion de la réponse qui lui sera faite.
M. le comte de Quinsonnas, lui dira-t-on, après avoir,
dans son amour enthousiaste pour tout ce qui se rapporte Ã
^histoire du pays, consacré son argent, son temps et ses pei-
nes, ainsi que le bon vouloir désintéressé de ses amis, à la
construction de celte belle croix, œuvre de M. Bossand, de
Lyon, l'avait fait déposer primitivement sur les bords mêmes
de la fontaine de Saint-Vulbas, mais bientôt, pour couper
court aux réclama lions intempestives de certains habitants
de Saint-Vulbas qui n'avaient point eu l'honneur de trouver
leurs noms inscrits auprès de celui de Philibert, il s'était vu
contraint de faire transporter la croix, sujet de ces contesta-
tions vaniteuses, de Saint-Vulbas à Ponl-d'Ain, où elle avait
été érigée sur l'emplacement actuel, aux acclamations joyeu-
ses d'une population fière de donner asile à ce beau monu-
ment historique.
Et maintenant qu'il nous soit permis de communiquer Ã
l'édililé de celte hospitalière et spirituelle cité un vœu bien
simple et bien modeste : nous désirerions que le conseil
municipal de Ponl-d'Ain, pour aider à la conservation de
celte croix merveilleuse et pour témoigner aussi de son res-
pect pour les œuvres d'art, fît les frais d'une petite balus-
trade qui entourerait le monument que nous voudrions voir
élevé davantage sur son socle trop enfoncé dans la terre et
trop caché sous les acacias qui l'ombragent.
M.-A. GROMIÉR.
{Journal de l'Ain.)