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LA CROIX DU PONT-D'AIN. Lorsqu'au sortir de la gare du Pont-d'Ain, le louriste en* tre dans celle gracieuse petite ville, si coquettement alignée sur les bords de la rivière qui lui donne son nom, si pilto- resquement située au. pied du vieux château, qui semble la couvrir de son ombre comme d'une aile protectrice, ses regards sont naturellement attirés vers une magnifique croix de pierre, érigée vis-à -vis de la caserne de gendarmerie, sur la chausse'e formant terrasse. Qu'il s'approche davantage, qu'il gravisse le monticule et bientôt, sous des acacias verdoyants et touffus, il pourra lire une page bien mémorable de l'histoire du moyeu-âge et sa pensée se reportera forcément vers des temps qui ne sont plus que par leurs souvenirs. Sur la face principale du socle massif sur lequel se dresse celle belle Croix treflée, selon le style bysanlin, voici, en effet, l'inscription qu'il lui sera facile de traduire : [Philibertus II, Sabaudiœ Dux VIII, Qui, vixdum adolescens, regias Caroli YIW et Ludovici XII> partes Secutus, bellicis laboribus viriliter perfunctus erat ffis-ce in locis, dum inter venandum, cursu œsluans Vicino ex fonte sitim restingueret Repenlino morbo correptus, exanimis in Pontem Indis devectuf est, XSbi, in ipso juventutis flore, anno scilicet œtaiis suce XXIV' IV" autem idus septembris, anno Domini MDIV° JLnimam Deo piè restituit in complexu Margaritœ de Austria Conjugis amantissimce, quœ post obiium tam cari capitis Noluit consolari, Ejulantibus eunctis Sabaudiœ populis quorum ille princeps Forma eximia, stirpe, forti ac benigno animo clarissimus, ' Erat decus, spe$, simul et tutamen. « Philibert II, VIIIe duc de Savoie, qui, presque au sortir « de l'enfance, ayant suivi le parti de Charles VIII el de 30