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BIBLIOGRAPHIE. ' 45b La calomnie et l'intrigue qui s'attachent à ses pas, après avoir trompé la France ont trouvé un écho dans l'histoire. C'est ainsi que la fameuse affaire du collier où Marie-Antoi- nette fut victime de la trame la plus odieuse a -été travestie de manière à faire peser sur sa mémoire un reproche accablant. Mais M. delà Sizeranne éclaire d'une lumière victorieuse, ce ténébreux épisode, et en dévoilant le rôle perfide qu'y jouèrent les ennemis de la reine, il venge son innocence outragée et fait passer dans l'âme de ses lecteurs sa géné- reuse indignation. L'auteur n'a pas voulu rappeler dans son poème toutes les phases du drame terrible de la révolution. Il indique ra- pidement les événements que tout le monde connaît et aux- quels Marie-Antoinette n'a pas été directement mêlée. Mais il insiste sur tous ceux où elle a joué un rôle important. Deux de ces épisodes ont surtout fourni au poète deux chants où se révèlent tout ce que son talent possède de puissance dramatique : la rencontre de Marie-Antoinette avec Santerre et son entrevue avec Mirabeau. Le premier épisode ouvre en quelque sorte une perspec- tive sur les sombres jours de la révolution, et de là au mi- lieu des splendeurs qui entourent encore Marie-Antoinette. Aussi rien de plus saisissant que le récit de M.- de la Size- ranne. On sent qu'il a frémi lui-même en voyant en face de la jeune reine celui qui n'est alors qu'un trouble fête de sinis- tre présage, mais qui figurera un jour parmi ses bourreaux. Il se fit un moment de silence, et tous deux Restèrent face à face et les yeux sur les yeux, Puis, comme si son pied heurtait une vipère, La reine, lentement, fit deux pas en arrière ; Et poussant un grand cri, s'enfuit vers le palais Ainsi done d'un tel bruit l'auteur involontaire Etait là par hasard : il se nommait Santerre. .