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454 BIBLIOGRAPHIE. ton modéré de l'épitre, mais ses accents s'élèvent souvent bien plus haut. Il y a a côté de peintures charmantes, de des- criptions pleines de fraîcheur et de grâce, dans la Fêle, la Frontière, le petit Trianon, Paisibles jours, des scènes dra- matiques et des tableaux émouvants rendus avec une éner- gie qui témoigne de la flexibilité du talent de M. de la Size- ranne, tels sont les chents intitulés une douloureuse soirée, La sinistre rencontre, La nocturne entrevue. Depuis la prédiction de l'ermite, les présages sinistres se mulliplient autour de Marie-Antoinette, comme des nuages précurseurs de la tempête. Cependant elle est reçue avec enthousiasme par le peuple qui devait quelques années tard demander sa mort. Dans la première fête que lui donna Strasbourg, Les yeux ne rencontraient qu'emblèmes, qu'anagrammes ; Aux fenêtres flottaient des milliers d'oriflammes Enfin, régnaient partout et presque avec démence Ces deux seuls sentiments : la joie et l'espérance. Mais au milieu de toutes ces fêtes, la joie est trop souvent empoisonnée par de tristes pressentiments, et à peine la jeune Dauphine a-t-elle touché le sol de la France que sa voiture est arrêtée par une étrange et sinistre apparition. S'élançant de la foule, une pauvre insensée S'écria : Retournez, princesse ,sur vos pas. Malheur pour vous au loin, malheur, n'avancez pas ! Enfin son arrivée à Versailles marque le début de cette lougue série de souffrances auxquelles elle allait opposer l'élévation et la générosité d'une âme héroïque. Dès lors, la persécution commençait pour Marie-Antoinette-. Car elle vit assez quel hostile entourage allait être le sien dans le nouveau séjour Où des devoirs sacrés la fixaient sans retour.