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DU CHATEAU DE VAREY. 431 Après Charlemagne, qui combattit les Sarrasins dans le Dauphiné et le Midi, l'organisation féodale enlaça tout le pays et les puissants princes des montagnes, loin des rois de France et des empereurs d'Allemagne, mirent leurs citadelles sur un pied respectable de défense pour conserver une indé- pendance qui ne relevait plus que de Dieu. Les Coligny, dont le nom fut plus d'une fois mêlé aux évé- nements de l'histoire de France, dominaient sur une partie du Jura, le Revermont et les bords de la rivière d'Ain (1). L'aigle blanche qu'ils avaient prise orgueilleusement pour emblème, couvrait de sa protection de hautes et fortes posi- tions, mais les limites du Dauphiné n'étaient pas éloignées; les comtes de Savoie, grûce à une politique habile, agrandis- saient leurs domaines; les sires de Thoire, les Bagé, les Villars, les Grolée guerroyaient avec un acharnement qui ne se lassait jamais. Guerric, voulant protéger sa frontière, des- cendit dans sa province des bords du Rhône. Sa juste pré- voyance flt augmenter la force de ses principales places de guerre. Par ses soins, Saint-Sorlin, Saint-Germain, Varey, furent entourés de fortifications puissantes. Dès-lors, ces châteaux comptèrent parmi les plus redoutables de la contrée et furent regardés comme les clés du pays. (1) « On se rappelle qu'en 736 la partie occidentale du département fut ravagée par les Sarrasins ; que le nom de Sarrasinet, donné à une butte de terre près de Longchamps, et de Fort-Sarrasin, donné à un ouvrage en terre assez considérable, qui a-existé longtemps dans la plaine du Bas- Bugey, indiquent le séjour prolongé de leurs armées à l'occident des mon- tagnes ; que d'autres restes de camps ont été reconnus à Oussiat près du Pont-d'Ain, et à Château-Gaillard près de l'Albarine; on peut conjecturer que la nécessité de se défendre sur les premiers rangs des montagnes du dé- partement en fit donner le commandement à un seul chef, dont le pouvoir s'étendit depuis le nord du Revermont jusqu'au Rhône, et que ce chef, en transmettant ce commandement à ses descendants, aura donné naissance à la seigneurie de Coligny, » La Teyssonnière, Rech. hist., tome 2, p . 36.