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432                         HISTOIRE

    Quelques historiens ne font remonter la fondation de
 Varey qu'à l'an 1150; des titres parlent de noire manoir à
 cette époque, et les dépouilleurs «le chartes en concluent
qu'en celte année-là on vint apporter une première pierre
sur le rocher vierge d'habitations; c'est une erreur. Les tra-
 vaux du vieux Guerric étaient une restauration et non point
 une création. Bien du sang avait déjà coulé autour de la for-
 teresse barbare quand les tours féodales s'élancèrent pour la
première fois dans les airs.
    Hugues succéda, au commencement du XIII e siècle, à
Guerric, mort dans une vieillesse avancée. Bientôt, on s'en-
 tretint des charmes naissants et de la beauté gracieuse de la
jeune Marie, dont les plus brillants seigneurs demandaient la
main. Le préféré fut Amé, comte de Genève ; le mariage fut
célébré, au milieu des l'êtes et des plaisirs, à Coligny-le-
Neuf, vers l'an 1240, et la jeune épouse apporta en dot à
son époux, avec des domaines considérables, la seigneurie
de Varey, beau présent de noces, dont sa nouvelle famille
sut apprécier la valeur.
    En 1309, c'est-à-dire soixante ans plus tard, Guichard de
Beaujeu vint à Genève attiré par la réputation de Jeanne,
arrière-petite-fille de Marie de Coligny. Guichard était un
vaillant guerrier, un politique habile; on admirait en lui
 toutes les rares qualités qui lui ont valu le nom de grand ; il-
sut plaire, et Jeanne en devenant dame de Beaujeu, offrit- à
celui dont elle était ardemment éprise les clés précieuses de
la citadelle de Varey.
    Le bonheur des deux époux ne fut pas de longue durée ;
Jeanne était d'une délicatesse de santé extrême ; elle s'étei-
gnit au milieu des larmes de ceux qu'elle aimait, regrettant
la vie qui lui était apparue si belle, regrettant celui dont elle
portait le nom, désolée surtout de mourir toute entière, et
de ne pas laisser un fils qui aurait rappelé son souvenir.