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                    CHRONIQUE LOCALE.



   Notre ville est encore toute entière sous le coup de la consternation
qui l'a frappée le 10 juillet. La catastrophe de la Mouche restera comme
un des plus tristes épisodes de notre histoire. Une foule qui s'embarque
joyeuse, des familles qui ne rêvent que belle soirée, liberté et repos,
un bateau qui penche et qui verse sa cargaison dans larivière ; des
malheureux agglomérés qui, par un mouvement irréfléchi, se sai-
sissent, s'accrochent, s'enlacent et qui périssent tous ensemble avant
que la population éperdue ait pu leur porter secours, la mort si près
du plaisir, c'est là un spectacle navrant, un événement à glacer tous
les courages, à jeter le deuil dans tous les cœurs; depuis lors la ville
a pris un aspect de tristesse et chaque citoyen s'est largement associé
aux larmes des familles qui ont été si douloureusement atteintes.
   Pendant plusieurs jours les théâtres n'ont eu personne. Assez d'au-
tres préoccupations régnaient partout.
   Vendredi un service solennel a eu lieu à la Cathédrale pour le repos
des âmes des malheureux qui ont péri.
   Aujourd'hui, on reprend à nouveau l'organisation des élégants
bateaux qui sillonnaient la Saône. Ce mode de voyager était trpp
commode, trop dans nos mœurs pour être supprimé. Quelques pré-
cautions prises, et la foule se précipitera, comme par le passé, vers le
bord de nos rivières. Les affreux accidents des chemins de fer n'ont
pas ressuscité les pataches, et les trains rapides emmènent autant de
monde que si les tamponnements de Versailles ou de la Fouillouse
n'avaient pas eu lieu.
   On annonce pour Je 19 la reprise du service des Mouches.
   — On attend, pour le courant de ce mois, l'ouverture du chemin de
fer de Bourg à Lons-le-Saulnier. A bientôt alors celui de Bourg à
Lyon.
   — La direction des Théâtres a l'intention, dit-on, de faire jouer la
comédie sur notre première scène, les mardis et les samedis, à partir
de la rentrée. Ce serait une heureuse fortune pour ceux qui aiment
la bonne littérature et les œuvres sérieuses, et nous croyons qu'ils
sont nombreux à Lyon.
   — On voit, depuis quelques jours, au magasin de papeterie de la
rue de la Barre, des plans de Lyon d'une grande beauté .comme exé-