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396                MONOGRAPHIE HISTORIQUE

   De son côté, le comte Aymon demandait tant en son nom
qu'au nom de ses vassaux la restitution :
   Du château et de la ville de Montluel dont il était sei-
gneur et suzerain ;
   Du fief et du château de Villars dont l'hommage lui était
dû par le sire de Thoire ;
   Du bourg et de la seigneurie de Gordans possédés par
Hugues de Genève, seigneur d'Anlhon ;
   Du château et du mandement de Varey lui appartenant en
vertu d'un ancien traité, fait entre l'un des comtes ses pré-
décesseurs, et le comte de Genevois ;
   De tous les fiefs et châteaux, cédés par le sire de Beaujeu
pour sa rançon, le comte Edouard lui ayant donné pour ces
fiefs aliénés une indemnité équivalente.
   Les prétentions réciproques de ces princes ennemis étaient
si nombreuses et si exagérées, surtout de la part du comte,
qu'il était très-difficile de les pacifier, mal disposés qu'ils
étaient d'ailleurs à une conciliation. Le dauphin se montrait
fort irrité que le comte eût pris l'initiative des hostilités, sans
dénonciation préalable, suivant l'usage, et qu'il eût organisé
une guerre de pillage et de dévastation. Au lieu de la paix,
qu'avait à cœur le roi de France, il ne put obtenir qu'une
trêve de deux ans.
   Après ce terme, Aymon s'empare de Monthous, défendu
par Hugues de Genève, seigneur d'Anlhon ; puis, informé
que le dauphin assemblait une grande armée pour entrer en
Savoie et assiéger Chambé/y, il fait construire sur sa fron-
tières deux forts, les Marches et les Moites.
   Le dauphin se livrait en effet à des préparatifs formida-
bles; il avait ordonné d"ouvrir la campagne par le siège de
la Perrière, situé près de Voiron, sur le chemin de Yoreppe,
à Saint-Laurent-du-Pont. Impatient de voir la fin de ce
siège, il vient lui-môme en prendre le commandement. S'élanl