Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            DU BDGEY.                       387

secours de Lagnieu,-louché aussi de la clémence d'Amédée,
il capitule et livre sa forteresse. Les assiégeants, qui commen-
çaient à souffrir de la disette , y trouvent une grande abon-
dance de vivres (1).
   Le comte relève les murailles de Saint-Germain , y laisse
bonne garnison, et tourne ses armes contre Ambérieu, bour-
gade voisine qui tenait aussi pour le dauphin. La place est
investie ; des échelles sont dressées de toutes parts contre ses
 murs. Surpris d'une attaque si vigoureuse et si inopinée, les
assiégés se défendent en désordre. Ambérieu est pris par es-
calade et livré au pillage. « Les seigneurs , dit Paradin, en
tirent une curée aux gens d'armes qui avoient bien faict leur
devoir. »
   Bornant son expédition à la prise de Saint-Germain et au
sac d'Ambérieu, Amédée remercie les princes, ses alliés , et
les ramène à Bourg-en-Bresse , où ils se séparent. Ce géné-
reux vainqueur acquiesce à la proposition de paix du dau-
phin, découragé par ce revers. Pendant qu'on en discute les
articles, Jean meurt le 5 mars 1318, à l'âge de 36 ans.
   C'était un prince d'humeur généreuse et ami de la justice.
Il s'était acquis l'amour de ses sujets par le bienfait des li-
bertés publiques. Aucun prince de son temps ne s'est plus
appliqué à l'extinction des servitudes féodales et du despo-
tisme seigneurial. Il laisse la couronne delphinale à son fils
Guigues, âgé de 12 ans et nomme tuteur du jeune prince et
régent de ses états Henri , baron de Montauban , évoque de
Metz. Ce fut un habile régent. Cinq ans après, le 18 octobre
1323, Amédée-le-Grand meurt aussi, après un règne glorieux
de 28 ans.
   Edouard , comte de Baugé , son successeur, avait pris une
grande part aux guerres de ce règne. S'il n'avait pas l'habileté

  (1) Paradin, Chorier, Guichenon, année 1316.