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DU BUGEY. 379
Le duc de Bourgogne, à la suite de la guerre faite à Hum-
bert pour soutenir son prétendu droit à la souveraineté du
Viennois, avait acquis par accommodement, sous les auspices
de Philippe-le-Bel, le Revermont, dont ses prédécesseurs se
prétendaient les suzerains. Sollicité par le comte de Savoie,
le duc lui cède celte grande seigneurie au prix de huit mille
livres et en échange des fiefs de Guisery, Sagy et Savigny.
Cette acquisition place toute la Bresse sous la puissance
d'Amédôe V et lui rend plus désirable une libre communication
avec celle province (1).
Cependant, la pacification opérée par le duc de Bourgogne
n'élail en réalité qu'une trêve; Ambronay, laissé au comte,
était toujours une cause de discorde. Le dauphin mécontent
prend les armes et s'empare du château de Montrevel dans la
Bresse. Mais le roi de France et le roi d'Angleterre, ayant com-
pris dans leurs préliminaires de paix le dauphin et le comte,
cette clause engage ces princes à suspendre leurs hostilités (2).
Peu de temps après, Rodolphe de Montmajeur, bailli du
Comte dans le Bugey, sans doute à l'instigation de son
prince, forme des intelligences secrètes avec quelques prin-
cipaux bourgeois de l'Huis, â l'effet de se rendre maître de
la ville et du château (3). L'évoque de Belley, Pierre de la
( l'année commençait à Pâques). Le dauphin reçut en même temps ISOO
livres, dues par un particulier pour redevances arriérées.
(1) Cet acte d'acquisition fut fait en octobre 1289. — Chorier, Hist. du
DaupAiné, page 171.
(2) Philippe,roi de France, était personnellement intéressé à comprendre
dans ce traité de paix le dauphin et le comte de Savoie , son allié ; il avait
tellement à cœur de s'attacher le comte, qu'après la prise de Montrevel par le
dauphin, il lui avait cédé, en indemnité, la possession des fiefs de Château-
ncuf-du-Bois et de Sainte-Marie,clans le Maçonnais, jusqu'à ce que Montrevel
fût restitué. Guichenoii, Preuves de l'hisl. de.Bresse, page 122.
(3) Ces principaux bourgeois de l'Huis étaient les nommés Perronet, Vo~
son, P. Bellon et P. Casse. Chorier, page 186.