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                   LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                        321

Aberdeen, malgré son dévouement personnel pour le roi des
Français, écrivit à M. Guizot qu'il n'apercevait dans la con-
duite de l'Angleterre aucun motif plausible (1) au change-
ment qui avait eu lieu. Le cabinet anglais parut dès-lors encou-
rager ostensiblement les prétentions du comte de Montemolin
qui, par l'abdication de don Carlos, son père (mai 1644 ) , se
regardait comme légitimement appelé à recueillir l'héritage
de Ferdinand VII. Ce prince avait fui sur le sol hospitalier
de la Grande-Bretagne la captivité où le retenait le gouver-
nement de Louis-Philippe. M. Bulwer, de son côté, ne cessa
de combattre par ses intrigues les efforts du ministère français
pour acquérir de l'influence sur les affaires de la Péninsule, et
son action ne fut que trop secondée par les actes scandaleux
de mésintelligence qui éclatèrent bientôt au sein du ménage
royal. Cet état de choses subsista jusqu'au retour à Madrid
(oct. 1847) du général Narvaez, ambassadeur près la cour de
France, ministre entièrement dévoué à la politique de Louis-
Philippe et de Marie-Christine. Ce général, aidé de la reine-
mère , réussit à rapprocher les deux époux , et à conquérir
dans le gouvernement de l'Etat un ascendant qu'il devait
conserver môme après la chute de Louis-Philippe. Enfin ,
lorsqu'eut lieu celte grande catastrophe, les inimitiés des
deux gouvernements, graduellement envenimées par les dé-
clamations de la presse , semblaient prêtes à se traduire en
hostilités ouvertes. On se mesurait d'un regard menaçant, on
se traitait avec aigreur sur tous les points du globe où l'on
se rencontrait (2), et de vastes armements témoignaient com-
bien était sérieuse et profonde , de l'un et de l'autre côté du
détroit, l'irritation des esprits. Dans une lettre adressée à sir
John Burgoyne, le duc de Wellinglon, ce premier protecteur

  (i) No adéquate ground. (Lettre du 14 septembre 1846).
  (2) Des Bopporls de la France et de l'Angleterre à la fin de 1847, Pa>'
M. Michel Chevalier.
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