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292                !)U DROIT DU PROJPHJiîTÉ.

pioché ù l'exploitation particulière d'éparpiller les capitaux
et d'enlever des forces a la production. Le morcellement de
la propriété poussé à ses limites extrêmes, peut être dans
quelques cas regrettable ; mais ce n'est certainement pas le
travail sous le régime communiste qu'il faut lui opposer.
C'est un fait constant que la production croît en raison di-
recte du respect qu'on témoigne pour la propriété. Et, en ef-
fet, la clé du problème économique est dans le régime qui
assure au travail le stimulant le plus énergique et le plus
direct. Or, quel encouragement plus grand peut-on donner
h l'homme que de lui garantir la libre jouissance des pro-
duits qu'il a créés. Dès que vous toucherez à la propriété, la
production décroîtra rapidement ; car il est dans la nature de
l'homme de travailler pour lui-même. A lort ou à raison il
n'a en vue que son bien-être et celui de ses enfants; c'est
pour ces motifs qu'il s'expose aux plus grandes fatigues et
 qu'il redouble d'efforts. Le dévouement à la société entre
 pour fort peu de chose dans son assiduité et son économie ;
 et si les fruits de son travail passent à la masse commune son
 zèle se ralentira, surtout s'il est sûr que la société, quoi qu'il
fasse, le mettra toujours à l'abri de la misère. Alors les meil-
 leurs ouvriers, ceux même qui auparavant montraient l'ardeur
 la plus soutenue ne travailleront que le moins possible ; car
 on aura supprimé le levier le plus puissant de la production,
l'intérêt personnel. Avec le système du travail en commun et
 de la propriété collective les déperditions de capital sont énor-
 mes; les essais tentés dernièrement en sont une preuve aussi
 malheureuse qu'éclatante; sous prétexte de faire disparaître
 l'inégalité dans la richesse, on a créé l'égalité dans la misère.
 El l'on voit cependant des hommes qui prétendent que la socié-
  té ne pourra se régénérer que dans la communauté, que le mor-
  cellement, la division des forces, des capitaux du sol, sont des
  restes de barbarie qui doivent disparaître, et faire place aux