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      *             BU DROIT DE PKOPKlÉTlL

  pation ; car l'occupation ne constitue aussi qu'un fait, une
  circonstance et non un droit ; on la confond alors avec la pos-
  session qui n'est qu'un accident et n'entraîne ni l'idée de de-
  voir, ni l'idée de responsabilité.
     En résumé, l'homme naît propriétaire de ses organes el de
 sa vie physique par ce qu'il en est responsable ; le corollaire
 naturel de cette proposition c'est que toutes les conditions
 de la vie physique tombent aussi dans la propriété. Le droit
 que l'homme a sur lui-même, sur ses organes n'est pas plus
  incontestable que le droit qu'il possède sur la richesse acquise
  par son travail. Attaquer l'une de ces propriétés c'est attaquer
 l'autre, par ce qu'elles reposent toutes deux sur le môme prin-
 cipe. Ceux qui regardent la propriété du capital comme une
 usurpation que rien ne légitime doivent aussi, pour être logi-
 ques, contester à chacun le droit sur son existence physique.
 Les conséquences d'une pareille doctrine sont, d'une part, la
 spoliation et de l'autre l'asservissement ; poussez ces deux mots
 à leurs termes extrêmes; c'est le vol el l'assassinat; et ici la
 théorie s'accorde parfailement avec les faits en nous montrant
 quelle relation intime unit le voleur et l'assassin. El, en effet,
 qu est-ce au fond qu'un voleur, sinon un homme qui regarde
 la propriété de son voisin comme un fait? Quest-ce qu'un as-
 sassin, sinon celui qui considère la vie de son semblable comme
un accident qu'il peut modifier, s'il y trouve le moindre avan-
 tage ? Sans déduire du principe communiste des conséquences
 aussi rigoureuses, il est exactement vrai de dire qu'une so-
 ciété où le droit de propriété est regardé comme nu! aboutit
 inévitablement à l'esclavage personnel et au despotisme. Et
 comment en serail-il autrement, puisqu'on ne peut admettre
la responsabilité absolue de l'homme sans lui accorder la pro-
priété des conditions de sa vie physique. Nie-t-on la respon-
 sabilité humaine? on est alors conduit au fatalisme en morale.
L'homme est entraîné malgré lui par un destin aveugle soil