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246                 L0C1S-PHÃL1PPE D'ORLÉANS.

qu'avaient presqu'oslensiblement préparée les intrigues de
l'ex-régente. Le ministère espagnol demanda en termes très-
vifs l'expulsion de cette princesse au gouvernement français,
 complice ou confident de ses ambitieux projets (1). Elle lui fut
 impérieusement refusée (2). Le retour de Marie-Christine à
Madrid après la chute d'Espartero (fév. 1844) rétablit sur un
pied d'intimité les relations de la France avec la Péninsule.
 Celte situation se prolongea sans modifications importantes,
jusqu'à la fameuse péripétie du double mariage de la reine et
de l'infante, dont il sera question plus lard.


   L'intùiieur de la France , depuis la dernière session des
Chambres, n'avait cessé d'être en proie a une vive agitation.
Les opérations du recensement quinquennal de l'impôt., ac-
complies par les agents du fisc , à l'exclusion des représen-
tants de l'autorité municipale, avaient occasionné des troubles
sérieux à Montpellier, à Limoges, à Bordeaux , à Agen, à
Lille , et surtout à Clermont et à Toulouse , où le sang avait
coulé. Sur divers points , les municipalités organisaient une
résistance qui pouvait, d'un instant à l'autre, changer le ca-
ractère de la lutte e! l'élever aux proportions d'une véritable
guerre civile. L'émolion publique s'accrut de la tentative d'as-
sassinat commise par un nommé Quénissel, scieur de long,
sur le quatrième fils du roi, le jeune duc d'Àumale, qui ren-
trait à Paris le 13 septembre 1841 , à la tête de son régiment
décimé par les balles arabes. Une effervescence de mauvais
augure régna plusieurs jours dans la capitale, à la suite de
cet odieux attentat. De violentes mesures conlre la presse
furent agitées au sein du cabinet, dont le roi ne prévenait la
dislocation qu'au prix des plus grands efforts. Les comités


  (1) Letlrede M. Olozaga à M. Guizol , 12 oct. 1841.
  ('2) L'.'llrcdcM. Guizot à M. Olo?nga , 18 octobre 1841.