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                  LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                  237

pagea rapidement d'une extrémité de la France à l'autre, avec
tous les caractères d'un élan belliqueux. Pour la première fois
depuis 1830, le cri de guerre poussé par la population eut
des échos dans le sein du gouvernement, et jamais cette paix
européenne achetée par tant de sacrifices ne parut plus près
d'être sérieusement troublée. Le roi lui-même sembla s'asso-
cier à ces impressions vengeresses, et ses lèvres murmurèrent
la Marseillaise comme une menace contre la coalition ré-
formée.
   Cette situation si agitée reçut une complication passagère
du débarquement du prince Louis Bonaparte sur la côte de
Boulogne (7 août) à la tête d'une soixantaine d'officiers-
généraux ou supérieurs el d'hommes armés. Mais celte nou-
velle tentative, accomplie, dit-on, au mépris des engagements
formels du prince envers le gouvernement de Louis-Philippe,
échoua plus misérablement encore que la précédente. Vaincu
et enveloppé, le prince dirigea contre un capitaine du 42e
régiment de ligne un coup de feu qui atteignit un grenadier
de ce régiment, sans ralentir la poursuite dont il était l'objet.
Louis Bonaparte ne put rejoindre son embarcation ; il fut
fait prisonnier et traduit devant la Cour des pairs qui le con-
damna à une détention perpétuelle. Le prince fut enfermé au
château de Ham, d'où il s'échappa au bout de six ans de cap-
tivité, et ne reparut sur la scène politique qu'après la révo-
lution de 1848.
   En dépit des excitations passionnées de la presse, des
manifestations de la garde nationale de Paris, et des provo-
cations insultantes du cabinet anglais, la guerre ne répondit
point au traité du 15 juillet, ni même au bombardement de
Beyrouth, qui retentit comme un coup de foudre dans la
France entière. M. Thiers lui-même fit fléchir sous une
 volonté supérieure l'ostentation de son zèle pour l'honneur
 national, et, cédant aux susceptibilités presque ironiques de