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232              LOUIS-PHILIPPE D'OULKANS.

qui éclata le 12 mai par la prise momentanée de l'Hôtel-de-
Ville de Paris, et par le meurtre du lieutenant Drouineau.
Quelques heures après, les insurgés étaient entre les mains de
la justice, et, quelques mois plus tard, la Cour des pairs pro-
nonçaitla peine de mort contre Barbes et contre Blanqui, et
celle de la déportation contre Martin-Bernard. Mais, soit poli-
tique, soit répugnance innée pour l'effusion du sang, soit peut-
être insuffisance de conviction personnelle, le roi commua le
supplice qui menaçait Blanqui et Barbes en une détention
dans la prison du Mont-Saint-Miche!, laquelle ne prit fin
qu'à la révolution de 1848.
    Le jour même de l'insurrection, un nouveau conseil se for-
mait, sous la présidence du maréchal Soult, ministre des
affaires étrangères, de MM. Teste, Duchâtel, le général
Schneider , l'amiral Duperré , Cunin-Gridaine , Dufaure ,
 Villemain et Passy.

    Tandis que ces événements se passaient à Paris, l'Europe
entière était à la veille des complications les plus graves. La
guerre venait de se rallumer entre le vice-roi d'Egypte et
Mahmoud expirant, et la victoire de Nézib (24 juin 1839),
ouvrait à Ibrahim les défilés du Taurus, lorsqu'un envoyé du
cabinet français lui apporta une lettre de son père qui lui en-
joignait de ne pas poursuivre ses succès. La môme influence
exigea bientôt du vice-roi la restitution de la flotte turque
que lui avait livrée l'amiral ottoman Achmet-Pacha, favo-
ri de Mahmoud, lequel s'était cru dégagé de ses serments
 envers l'empire par la mort récente de son bienfaiteur. Ibra-
him se résigna, et des conférences diplomatiques s'ouvrirent
 aussitôt à Vienne entre les ministres des cinq puissances qui
avaient pris part aux premières négociations entre l'Egyte et la
Turquie. L'Angleterre, qui ne partageait point les sympa-
 thies du gouvernement français pour le vice-roi, mais qui re-