page suivante »
LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 215 Bassano, Bresson, H. Passy, C Dupin, le général Bernard, Teste et Persil. Ce ministère, personnellement agréable au roi, â raison de la docilité présumée de ses membres, dispa- rut promptement à son tour devant la surprise publique, et le cabinet du 11 octobre se reconstitua sous la présidence nominale du duc de Trévise, ministre de la guerre, sans autre mutation que celle de l'amiral Duperré, qui remplaça M. de Rigny, appelé aux affaires étrangères. La Chambre des députés applaudit avec éclat à cette reconstitution, par un ordre du jour motivé, qui fut comme la première déclara- tion de guerre du parlement à ce système de gouvernement personnel, auquel le roi n'était que trop porté, soit par ses pro- pres inspirations, soit par des encouragements plus ou moins intéressés. Ainsi reparaissait, après cinq ans d'une révolution faite contre le principe monarchique, cet antagonisme éter- nel entre la prérogative royale et la prérogative parlemen- taire, entre le libre choix du trône et le contrôle des Cham- bres ; une de ces thèses interminables qui n'ont rien à ga- gner qu'à la conciliation des esprits, et qui mettraient l'uni- vers en feu , sans amener aucune solution définitive. Dans un écrit (1) publié à cette époque , M. Rœderer, l'ancien procureur-syndic de la commune de Paris, le même qui, au 10 août, conseilla à Louis XVI sa retraite à l'Assemblée lé- gislative, défendit avec beaucoup d'habileté les droits de la royauté contre l'oligarchie ministérielle et parlementaire. Mais sa doctrine fut vivement combattue par tous les or- ganes indépendants de l'opinion publique. Ce fut avec sur- prise qu'on remarqua dans leurs rangs le prince de la presse départementale, M. Henri Fonfrède, un des plus habiles et des plus vigoureux champions de l'établissement de 1830. D'une conviction mobile, mais sincère, M. Fonfrède fut conquis (1) Adresse d'un constitutionnel aux constitutionnels , 1835.