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210                    MOSOGBAPHIE HISTORIQUE

    Il est curieux d'observer la rédaction des actes et leur forme
à ces diverses époques. Jusqu'au XVe siècle, dans le Bugey, les
titres sont écrits en latin, alors que dans les provinces voisines
depuis près d'un siècle, l'usage était de les rédiger en français.
Leur rédaction est en sens inverse du progrès des lumières.
En effet, les chartes et titres des siècles précédents sont clairs,
concis, d'une bonne latinité, d'une calligraphie remarquable;
ceux de la fin du XIIIe siècle , au contraire, commen-
cent à être écrits avec cette prolixité fatiguante, avec
 cette répétition interminable des mêmes formules, défauts
 qui distinguent les actes des siècles suivants et dont les notaires
 ne se sont pas corrigé, même dans les siècles littéraires de
Louis XIV et de Louis XV. L'écriture des XVe et XVIe
siècles devient presque illisible, tant les abréviations sont mul-
tipliées et les caractères différents de ceux en usage avant et
après ces deux siècles dont nous retracerons les mœurs et les
institutions, sous le régime d'une civilisation à peu près sta-
lionnaire (1).
                                                  P. GUILLEMOT.


   (1) Nous avons analysé succinctement l'histoire du notarial , au moyen-
àge , dans le Bugey. On ferait un livre très-curieux et très-utile , en déve-
loppant ce sujet et en l'éclairant par la reproduclion des chartes et titres les
plus curieux , empruntés à toutes les époques. Nos archives renferment des
documents sur toutes les phases de cette institution , depuis la charte du
VIIIe siècle jusqu'à l'acte authentique du clerc de la cour de justice et 0V1
notaire impérial. Pour faciliter ce travail , nous indiquons les sources où
nous avons puisé : Dom Mabillon , De re diplomaticâ. Ducange , Lateysso-
nière , Recherches historiques , tomes 2 et 3. Papiers de Portes , archives de
l'Ain.