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DU BUGEY. 207 et qu'étant en général ce que les châtelains étaient en parti- culier, ils avaient, ainsi que ceux-ci, une juridiction réglemen- taire et de haute police. La justice des fiefs du comte de Savoie et des princes apa- nagistes était rendue par un seul juge dont le siège était à Saint-Rambert (l). Pendant la période précédente, ou pour mieux dire, durant l'anarchie féodale, la justice de chaque fief était sans appel, sauf dans certains cas au conseil du suzerain. Au XIIe siècle, les juges mages des suzerains sont investis d'une juridiction dont la compétence s'élargit progressivement jusqu'à la création des lieutenants du bail- lage. Enfin, au-dessus de ces juridictions s'élevait une ju- ridiction souveraine, le parlement du prince, cour ambu- latoire, présidé par le comte, assisté de seigneurs laïques et ecclésiastiques et des jurisconsultes de son conseil privé. En 1386, le comte Aymon, prince très appliqué à l'administration de la justice, tint son parlement à Ambronay (2). Le serf ou le mainmortable, continuateur de l'esclave des Romains, toujours attaché au sol pour le cultiver, avait subk par les institutions féodales une modification qu'il est bon de remarquer. Le serf n'était plus, comme sous les Bourguignons, l'accessoire de la propriété foncière, il était devenu l'accessoire dufiefoudu sous-lief; il était une chose immobilière elféodale toul-à la fois. Les communautés religieuses dont les privilèges étaient fort étendus pouvaient avoir des mainmortables sans avoirfiefet justice seigneuriale. Ainsi, le prieur de Portes, qui ne possédait ni fief, ni, conséquement, justice seignieuriale, avait des hommes de main morte, comme il résulte de quelques (1) Anno Dom. MCCCXX , die mercurii XVI, mensis Julii fuerunt publi, catœ allestationes lestium his annexa , coram nobis Petro de Desingiaco , judice Beugesii et Novalesiœ , apud Sanctum Ragnebertum jurensem , pro illust, viro Amedeo , comité Sabaudiœ, Datum apud S. Ragnebertum , etc. (2) Capré , Traitéhist.de la Chambre des Comptes de Savoie, page 11.