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186 MONOGRAPHIE HISTORIQUE En 1285, les seigneuries de Châteauneuf, de Virieu et de Cordon rentrent en la possession des princes de Savoie, par échange entre Louis de Savoie, seigneur de Vaud, et Isabelle de Beaujeu. Le comte de Savoie qui voyait d'un œil ombra- geux s'agrandir ainsi dans leBugeyles domaines d'un prince de sa maison, en conçoit un vif déplaisir et y refuse son as- sentiment. L'année suivante, Amédée V consent à ratifier cet échange, à condition que le sire de Beaujeu continuera de lui faire l'hommage de ces fiefs, quoiqu'il les eût aliénés. Après les princes de Savoie, les seigneuries de Chateau- neuf et de Virieu, réunies, furent possédées par Honoré d'Urfé, fils de Renée de Savoie, marquise de Baugé. Cette terre, d'abord érigée en comté, reçut le titre de marquisat du Valromay, par lettres patentes de 1612 (1). L'auteur de YAslrée fut le premier marquis du Valromay. Cette seigneurie comprenait dix-huit paroisses. Le château , bâti par les princes de Savoie, s'élevait sur un rocher, près de Songieu, environné des épaisses forêts de sapins qui ombragent les montagnes de cette région du Bugey ; ses murailles étaient d'une excessive solidité, et sa principale tour d'une grande hauteur. Honoré d'Urfé se plaisait à résider au sein de ce paysage, et à jouir de ses sauvages beautés ; c'est là , dit-on, qu'il écrivit une partie de ses pastorales galantes ; mais, s'il s'inspira de ces lieux sombres et grandioses, ce fut pour pein- dre une nature contraire (2). (1) Titres et preuves de l'hisl. du Bugey , page 193. (2) On sait que , sous les ficfions de celte pastorale , d'Urfé a caché ses amours avec Diame de Château-Morand, sa belle-sœur, qui devint par la suite son épouse. Les d'Urfé et les Châteaux-Morand tenaient le plus haut rang dans le Forest, lieu de la scène dans le roman d'Astrée , ainsi qu'il nous l'apprend dans la préface de cet ouvrage , qui a eu une grande célé- brité et qu'on ne lit plus : « Que si quelqu'un me blasme de t'avoir choisi un téatre peu renommé en Europe , l'ayant esleu le Forest, petite contrée