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162              LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

Londres (1), et à évacuer la citadelle d'Anvers, qui était demeu-
rée au pouvoir de ce prince. Par une convention conclue le 22
octobre entre lord Palmerston et M. de Talleyrand , l'An-
gleterre et la France furent chargées de procéder à l'exécution
de ce traité, et une armée française fut immédiatement dirigée
vers la frontière belge. Les trois autres puissances contrac-
tantes , partagées entre leurs sympathies déclarées en faveur
de la Hollande et la crainte de compromettre la paix générale
en lui prêtant ouvertement appui, avaient pris le parti de de-
meurer spectatrices inaclives de la lutte qui allait s'engager.
Mais la France n'avait obtenu cette neutralité qu'au prix
d'une condition également humiliante pour les deux peuples :
c'est que les Belges s'abstiendraient de toute coopération aux
mouvements de l'armée française. Tant on craignait la réu-
nion môme momentanée sous un même drapeau de deux
nations inspirées par le principe révolutionnaire ! Toujours
disposé à épargner à ses fragiles alliés toute espèce d'om-
brage , Louis-Philippe exigea de plus que , dans le cas où
notre armée aurait à repousser une attaque de la part des
Hollandais , on respectât avec soin les limites de leur ter-
ritoire.
   Le siège d'Anvers , conduit avec une infatigable activité
par le maréchal Gérard , eut la plus heureuse issue. La gar-
nison hollandaise capitula le 23 décembre 1832 , après dix-
neuf jours d'une honorable résistance, pendant laquelle la
ville d'Anvers fut loyalement épargnée. Les ducs d'Orléans
et de Nemours prirent une part glorieuse aux fatigues et aux
dangers de cette entreprise. Mais la jalousie britannique n'é-
pargna rien pour en amoindrir l'honneur. Notre brave armée
eut à subir la présence d'un commissaire anglais chargé de
surveiller ses mouvements militaires et de s'assurer qu'ils se
renfermaient fidèlement dans le programme convenu entre
les plénipotentiaires des deux nations. Cependant, ce beau