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160 LOUIS-PHILIPPE «'ORLÉANS. En présence d'une telle révélation , l'histoire s'arrête , et nul ne se sent en droit de profaner par un doute téméraire une affirmation revêtue de tous les caractères evteneurs de la vérité. Biais la déclaration de la duchesse de Béni inspira d'autres sentiments au gouvernement de Louis-Philippe qui , par ses organes habituels , exploita comme un grand scan- dais la situation qu'elle dénonçait. Le Journal des Débats triompha avec une joie cruelle de la confusion du parti légi- timiste , et le ministère mit tout en œuvre pour obtenir la constatation légale d'un événement qui , dans son opinion , devait flétrir la prisonnière de Blaye d'une honte ineffaçable. Un officier-général courba son dévouement jusqu'à accepter la garde personnelle de la princesse. Cependant ces efforts n'atteignirent qu'imparfaitement leur but. L'authenticité de la déclaration du 26 février devint évidente (1) , et la consis- tance politique de l'héroïque princesse en souffrit une atteinte irréparable ; mais la pensée impie qui avait inspiré sa divul- gation , souleva toutes les âmes honnêtes. Ce roi d'un jour cherchant à venger de passagères alarmes par le déshonneur d'une nièce qui naguère le couvrait de sa vive et puissante affection, alluma assez d'indignation pour dévorer bien des incrédulités ombrageuses. Même aux esprits soupçonneux et sévères, le scandale de la vengeance parut supérieur au scan- dale de la faute. Marie-Caroline fut rendue libre aussitôt qu'on crut l'avoir déshonorée. Mais ce fut, en vain que le plus constant athlète de la cause royaliste s'efforça de la faire maintenir dans la tutelle de ses enfants. En dépit des généreuses instances de M. de Chateaubriand , Charles X (4) Cette authenticité avait été révoquée on doute par le parti légiti- miste, et le pape Grégoire XVI dit énergiquement à quelqu'un qui l'en- tretenait de ce document : «C'est une pasquinade de plus ! E una buria di più !