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122 SYMBOLES CHRÉTIENS A LYON. du passé, si nous ne nous empressons de jalonner ce présent que tant de doctrines ébranlent, que tant de menaces enve- loppent? — Tout ce que nous voyons aujourd'hui né d'hier, peut devenir demain de l'archéologie. Je ne pense pas qu'il y ait, en France, une seule ville où les symboles chrétiens fussent aussi nombreux qu'à Lyon, sur la voie publique, avant 1789. Presque tous disparurent pendant le cruel orage de 1793 et le siège. Ce ne fut que sous l'Empire, sous la Restauration et surtout dans les der- nières années de la monarchie de Louis-Philippe , qu'on songeât à remplir plusieurs niches vides de leurs saints. L'ancienne piété lyonnaise n'avait rien négligé dans l'archi- tecture des maisons, même en plein XVIIIe siècle, pour que le symbole religieux pût y prendre place. C'est surlout aux demeures angulaires des places et des rues qu'on re- marque des niches souvent très-richement profilées. Le plus grand nombre des saints et saintes qui ont été replacés na- guère dans ces niches, ont le plâtre ou le carton-pierre pour matière, et n'offrent pas un grand mérite au point de vue du modelé et de l'art. Indépendamment des révolutions qui peuvent les anéantir, les immenses changements qui s'opè- rent en ce moment dans la voirie lyonnaise, en détruisent beaucoup. Je citerai toutes les niches vides ou remplies qui viennent de disparaître, par suite de l'ouverture de la rue centrale, dans la grande rue Mercière, les rues Ferrandière, Thomassin, Tupin. — En passant rapidement en revue les symboles chrétiens aujourd'hui existants à Lyon , nous re- mettrons à un autre moment leur appréciation artistique. — Parlons d'abord des croix rogatoires. Sur la place Croix-Paquet, croix de fer élevée sur une très-belle colonne antique, de granit. Sur le socle qui sert de borne-fontaine, on lit cette inscription :