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112             JEAN-BAPTISTE-AIARIE NOLHAC.

prenait pour l'erreur, son irritabilité était extrême. Ainsi, le
cardinal de Bonald introduit à Saint-Jean des changernenis
liturgiques jugés fâcheux par son propre chapitre, et ouvre
à la musique prétendue religieuse et à l'orgue les portes d'un
temple vénérable où n'avaient jamais retenti que les accents
traditionnels du plain-chant, Jean-Baptiste-Marie Nolhac se
met vite à écrire une grosse brochure qui comprima l'essor
inouï des innovations. Des réformistes trop absolues veulent
détruire en une année, dans la Bombes agricole, l'assolement
par inondation et tout le vieux régime des étangs, aussitôt le
savant défunt se met à l'œuvre, et lance deux écrits contre
eux, pleins d'érudition et de recherches, mais malheureuse-
ment un peu trop môles de questions personnelles.'—Si rien
n'était plus indulgent que son cœur, plus facile et plus doux
que son commerce, plus sûr que son amitié, plus pur que sa
conscience, rien n'était plus inébranlable que ses. convictions,
rien n'était moins flexible que son âme. — Sous tous ces rap-
ports, c'était une âme antique.—La multiplicité, la variété
de ses connaissances et de ses études furent infinies. Hé-
braïsle, érudit, littérateur, linguiste, archéologue, lilurgiste,
 agronome, théologien, musicien, il écrivit en homme supé-
rieur sur toutes ces matières, avec ce style net, concis, qui
prouve qu'on est maître de son sujet. Penseur hardi et fort,
 il avait les vues les plus justes sur toutes choses, sur la reli-
 gion, la morale, la société, l'économie politique. La portée
 de son esprit était aussi grande que sa foi de catholique était
 sincère et vive.
     Jamais Jean-Baptisle-Marie Nolhac ne songea le moins
 du monde à la renommée, il cherchait, par les moyens les
 plus légitimes, à faire prévaloir ses idées, en les répandant
 à ses frais, et non pas en les affichant. Malgré l'estime qui
 l'entourait, il n'était pas apprécié à sa juste valeur par ses
 contemporains lyonnais.—L'heure de l'équité vient de son-